La jeune génération est "traumatisée", s'alarme l'OIT

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www.boursier.com , modifié à
Une situation qui pourrait avoir des conséquences à long terme...

Chômage élevé, inactivité et précarité, un cocktail détonnant auquel sont confrontés les jeunes d'aujourd'hui et contre lequel l'Organisation internationale du Travail met en garde. "L'infortune de la génération qui arrive sur le marché du travail en cette période de Grande récession ne se traduit pas seulement par le malaise actuel suscité par le chômage, (...) elle pourrait aussi avoir des conséquences à long terme, sous forme de rémunérations plus faibles à l'avenir et de défiance à l'encontre du système économique et politique", craint l'OIT dans son rapport sur les tendances mondiales de l'emploi des jeunes. Le taux de chômage des jeunes a fortement progressé durant la crise économique passant de 11,6% à 12,7% et a montré peu d'amélioration depuis son pic de 2010, note l'OIT. Cette année ce taux devrait reculer très marginalement, à 12,6%. Et ce sont dans les économies développées et au sein de l'Union européenne que "le spectre du chômage des jeunes s'est aggravé".En outre, le taux de chômage de longue durée des jeunes y a dépassé celui des adultes, notamment au Royaume-Uni, en Italie ou encore en Grèce. Et pour ceux qui ont trouvé un emploi, la situation est loin d'être idéale : la proportion de jeunes travailleurs qui souhaitent travailler davantage dépasse celle des adultes dans tous les pays de l'Union européenne, excepté l'Autriche et l'Allemagne. Entre 2007 et 2010, le taux d'emploi à temps partiel des jeunes a augmenté de 9,2% en Islande, 17% en Irlande, de 8,8% en Espagne et de 5,2% au Royaume-Uni. "D'un autre côté, les économies à bas revenu sont prises dans le cercle vicieux de la pauvreté au travail", ajoute l'organisation. Ces conditions et cette frustration ont été l'un des moteurs des mouvements de protestation vécus cette année "parce qu'il devient de plus en plus difficile pour les jeunes de trouver autre chose qu'un travail à temps partiel ou un emploi temporaire", explique l'OIT...