La SNCF perd son monopole dimanche… en théorie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le marché du transport des voyageurs sera ouvert à la concurrence à partir de dimanche.

Des TGV aux couleurs d'Air France et de Virgin arrivant dans une gare française. En théorie, ce sera possible à partir de dimanche. Le 13 décembre, le transport ferroviaire de passagers entre pays de l'Union européenne sera officiellement ouvert à la concurrence. Une libéralisation théorique, notamment en France où il faudra probablement attendre l'été 2010 pour qu'un premier train étranger vienne concurrencer la SNCF.

La concurrence ne se bouscule par pour l’instant au portillon. Deutsche Bahn et Veolia-Air France ont renoncé à se positionner sur le marché en 2010. La compagnie italienne Trenitalia, est la seule qui se soit montrée vraiment intéressée pour l’instant. Elle prévoit d’offrir deux allers et retours par jour dès cet été : Paris-Chambéry-Turin-Milan et Paris-Marseille-Nice-Gênes.

L’ouverture du marché est elle-même timide. A partir de dimanche, les trajets transfrontaliers seront les seuls à être libéralisés. Moins ambitieux que ce qu'envisageait la Commission à l'origine, le paquet ferroviaire" adopté par le Parlement européen en 2007, ne concerne pas les grandes lignes nationales. Les grandes lignes nationales et les liaisons régionales seront ouvertes plus tard.

L'Association française du rail (Afra), qui regroupe les concurrents de la SNCF, estime les conditions d'application en France de l'ouverture trop restrictives. Elles ont été définies dans la "loi relative à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires", dite ORTF, promulguée mercredi 9 décembre au Journal officiel.

Les syndicats de cheminots ne sont pas inquiets dans l’immédiat. "On voit ce qui s'est passé dans le fret : en quatre ans les opérateurs privés n'ont pris que 12% du marché", souligne le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, bien que farouche opposant à la libéralisation. Ils jugent cependant que les opérateurs privés conjuguent dumping social et sécurité moindre. Et voient cette libéralisation comme une menace pour l'intégrité de la SNCF.

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