La Fonction publique à la diète ?

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avec agences , modifié à
Un vaste plan de réduction des effectifs serait dans les cartons. Mais Matignon dément.

Lutte contre les déficits oblige, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault doit réaliser des économies pour maintenir le déficit sous les 4,5% en 2012. Pour atteindre cet objectif, Matignon aurait prévu de baisser en moyenne de 2,5% par an les effectifs de la fonction publique hors Éducation, Justice et Intérieur, sur la période 2013-2015, avance mercredi Le Figaro.

Interrogé sur le sujet depuis le Brésil, où il participait au sommet Rio+20, François Hollande a démenti, tout comme Matignon, qui a jugé les chiffres erronés.

La règle du "deux sur trois" dans certains ministères ?

Comment concilier réduction des effectifs et 65.000 nouvelles embauches dans l'Éducation, la Justice, la police et la gendarmerie, comme l’a promis le candidat Hollande pendant la campagne électorale ? En taillant dans les autres ministères, d'après Le Figaro, qui se base sur "une source interne au ministère".

L’effort budgétaire porterait principalement sur les effectifs de fonctionnaires, un poste qui absorbe 30% du budget de l’Etat. La réduction des effectifs imposée aux ministères jugés non prioritaires équivaudrait au non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite, estime le quotidien.

Moins de dépenses de fonctionnement

Outre les effectifs, le tour de vis porterait aussi sur les dépenses de fonctionnement et d'intervention. Ces achats de fourniture, entretien des locaux et des flottes de voitures, abonnements téléphoniques, etc. représentent environ 12% des charges de l'État.

Le gouvernement voudrait les réduire de 10% en 2013, de 3% en 2014 et de 3% en 2015, dans tous les ministères, à l'exception des trois prioritaires qui devront tout de même consentir à des efforts. Ces objectifs sont supérieurs à ceux de l'équipe Fillon, qui avait fixé les réductions de dépense à 5% en 2011 et de 10% sur la période 2011-2013, hors ministère de la Défense.

Le gouvernement dément les chiffres avancés

Interrogé sur ce sévère plan d’économies, François Hollande a contesté les chiffres avancés par le quotidien de Serge Dassault. "Cela me parait invraisemblable", a-t-il réagi depuis Rio de Janeiro, où il participait au sommet G20 + Rio. "Si cela était le cas, j'en aurais été informé, tout de même", a-t-il poursuivi devant un journaliste du Monde.  

Le Figaro avance, lui, que les entourages du Premier ministre et du ministre du Budget auraient admis la "cohérence" des chiffres avancés par le quotidien. Pourtant, le démenti du Premier ministre est tombé ne milieu de journée. "Ces chiffres ne sont pas ceux du gouvernement, les arbitrages seront rendus à la fin du mois, le cadrage interviendra fin juin", a tenu à préciser Matignon.

Le ministre de l'Emploi Michel Sapin a, lui, préféré ironiser jeudi matin sur Europe 1. "C’est simplement la traduction et les chiffres avancés ne sont pas forcément justes point par point, mais ce que nous avons dit pendant toute la campagne c’est qu’il n’y aura (...) pas d’augmentation globale du nombre de fonctionnaires, même s’il y a une priorité Éducation et une priorité Sécurité", a-t-il réagi. Si tout le monde s'accorde sur le principe, la bataille des chiffres reste à trancher.