L’informatique de la SNCF gérée par IBM

© MAXPPP
  • Copié
avec Mélanie Taravant , modifié à
Les informaticiens de la SNCF craignent pour leur emploi et les données confidentielles du groupe.

Gérer les sites internet, réguler les postes d 'aiguillage et régler les pannes informatiques. C'est dorénavant IBM qui va se charger de tout cela à la SNCF. Une co-entreprise détenue par la SNCF et IBM a été créée en toute discrétion au début de l'année. Objectif : faire des économies. Le groupe a prévu de faire près de 20% de gain de productivité, de quoi alléger les lourdes pertes de 2009.

Appel à la grève

Les 2.000 informaticiens de la SNCF craignent eux pour leur emploi. Quatre syndicats de la SNCF appellent les informaticiens de l'entreprise publique à cesser le travail le 1er avril pour réclamer des garanties.

"Oui les cheminots peuvent être inquiets", estime Gérard Chameau, délégué syndical central CFDT d’IBM. "Pour pouvoir réaliser des économies de l’ordre de 300 millions, il va bien falloir trouver des endroits pour faire des coupes. Malheureusement, il y aura une tentation d’aller dans les pays à bas coût salariaux, de regrouper dans des centres de compétences offshore des activités qui sont aujourd’hui traitées sur le sol français", analyse-t-il.

"IBM, prédateur vorace"

Les informaticiens-cheminots craignent également pour les données confidentielles du groupe. L'arrivée de la concurrence est un gros risque estime Hervé Judici, de la CGT. "On n’est pas passé de la vapeur au TGV par hasard. Ce sont des informaticiens qui ont développé tous ces systèmes depuis au moins 40 ans. IMB, on le considère comme des prédateurs voraces. Ils vont capter des compétences professionnelles, infiltrer des réseaux, ce qui leur permettra demain de livrer cette informatique voir de la vendre".

La CGT va se retrouver vendredi matin pour dénoncer les dangers d'une telle alliance. Et pour défendre leur métier, les quatre syndicats de cheminots appellent à une journée de grève sans informaticien, ce sera le 1er avril prochain.