“L’euro est une monnaie crédible“

© EUROPE1
  • Copié
, modifié à
La stabilité financière de certains états est plus menacée que l’euro, selon Jean-Claude Trichet.

“Il ne s’agit pas de sauver l’euro, l’euro est une monnaie crédible“, a martelé Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), lundi matin sur Europe 1. Interrogé sur une crise de la monnaie commune, dont la valeur ne cesse de fluctuer, il y a vu “une hypothèse absurde“, avant d’ajouter : “l’euro est une monnaie crédible puisqu’il a conservé sa valeur au cours des douze dernières années“.

"La responsabilité" de chaque Etat

Jean-Claude Trichet s’est en revanche montré plus sévère avec la gestion de certains Etats, confrontés à des déficits chroniques. “Nous demandons aux autres institutions et aux gouvernements d’être à la hauteur de leurs propres responsabilités“, a-t-il détaillé.

“Nous avons, je crois depuis un bon moment, identifié que le problème n’était pas la monnaie, la monnaie garde sa valeur, elle est crédible, elle inspire confiance et donc le problème est celui de la signature de quelques États“, a poursuivi Jean-Claude Trichet, avant d’ajouter : “Ce qui n’est pas étonnant, nous avons toujours dit : Attention, respectez le pacte de stabilité et de croissance, faites très attention à vos déficits budgétaires, ils sont une faiblesse que vous devez absolument corriger".

"Une crise de la stabilité financière"

“La crise grave que nous avons, qui n'est pas une crise de l'euro, est une crise de la stabilité financière", a-t-il estimé :

"Nous devons à la fois avoir des responsabilités individuelles pleinement assumées - la bonne gestion de chacun des pays et, pour ceux qui ont un programme de redressement, appliquer rigoureusement le programme de redressement - et bien entendu aussi, assumées collégialement, par une bien meilleure gouvernance et par un fonds de stabilisation qui soit capable d'assumer toutes ses responsabilités", a-t-il poursuivi.

La "stabilité des prix", une priorité

Jean-Claude Trichet a ensuite justifié le combat de la BCE contre l’inflation. “Quelle est notre responsabilité ? Notre responsabilité c’est de donner une stabilité des prix à 330 millions de concitoyens et ce que nous faisons, c’est ce que le traité nous demande. (…) Sur les douze premières années de l’euro, nous venons d’avoir une inflation qui est inférieure à 2%“, s’est-il réjoui.

“Ce n’est pas un dogme, c’est la préoccupation de nos concitoyens, des plus pauvres et des plus démunis parce que l’inflation est un import sur les plus pauvres et les plus démunis“, a-t-il ajouté.