L’électroménager écolo est hors de prix

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Une récente étude montre qu’il est impossible de concilier économie d’énergie et d’argent.

Vous pensiez faire des économies en achetant écolo ? Détrompez-vous ! Selon une étude réalisée par l’UFC-Que Choisir, les appareils électroménagers les moins énergivores sont "hors de prix" et le geste écologique qui consiste à investir dans une machine à laver ou un lave-vaisselle qui consomme moins "n’est pas un investissement rentable". Même en conservant dix ou quinze ans un frigo ou un lave-vaisselle, le consommateur ne rentabilise jamais son investissement.

A qui la faute ? Aux marques ? Aux constructeurs ? Un peu des deux, répond Caroline Keller, chargée de mission énergie et logement à l’UFC-Que Choisir. "Les marques jouent sur l’image écologique pour appliquer des tarifs plus élevés, mais il faut également savoir que les appareils moins énergivores coûtent plus cher à fabriquer", nuance-t-elle.

Un étiquetage désastreux

Difficile donc de concilier économie d’énergie et économie d’argent. Les Français dépensent, en moyenne, 1.592 euros par an, pour l’énergie domestique, c’est-à-dire l’électricité, le gaz ou encore le fioul. Un budget conséquent qui pourrait, pourtant, être réduit. Dans son étude, l’UFC-Que Choisir constate que le système d’étiquetage destiné à signaler les appareils les moins énergivores n’est pas du tout clair pour l’acheteur.

Il irait même à contre-sens du message voulu. Encore récemment, l’étiquetage proposait des catégories de produits allant de A (les plus économes en énergie) à G (les plus consommateurs). Mais aujourd’hui les catégories allant de B à G ont disparu. Une disparition qui est une bonne nouvelle puisqu’elle signifie que les pires produits en termes de consommation d’énergie ne sont plus vendus.

Aujourd’hui, en magasin, il ne reste donc plus que des appareils de catégorie A. Mais parmi cette catégorie, une nouvelle notation a été mise en place allant de A++ - pour les appareils qui consomment le moins - à A - pour les appareils qui consomment le plus. Conséquence : le consommateur pensant faire un geste écologique en choisissant un produit de type A, achète, en fait, l’appareil le plus énergivore de la gamme, souligne l’UFC.

Un bonus-malus dès l’achat

L’association insiste sur la nécessité de démocratiser les appareils les moins énergivores. Et pour cela elle propose de revoir complètement l’étiquetage, mais aussi d’instaurer un système de bonus-malus pour inciter les consommateurs. "Il fonctionnerait comme pour les voitures", explique Caroline Keller. "Sur un appareil économique en énergie, qui coûte 581 euros par exemple, nous voulons qu’un bonus de 25 euros lui soit accordé", ajoute la spécialiste.

Mais il faut encore que cette idée soit transformée en proposition de loi pour être appliquée. "Nous avons envoyé notre étude à tous les députés", explique Caroline Keller, "en espérant qu’une décision politique sera prise". Dans l’idéal, l’UFC-Que Choisir voudrait que le bonus-malus soit appliqué directement en magasin "afin que le consommateur voit l’effet du système dès l’achat de l’appareil".

Etes-vous favorable à l’instauration d’un bonus-malus pour l’électroménager ?