L'alarme sociale ne fonctionne plus à la RATP

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Mise en place à la RATP après la grande grève de 1995, elle prévoit des négociations afin d’éviter les conflits.

C'est la RATP qui a inventé l'alarme sociale il y a quatorze ans. Et c'est elle qui, aujourd'hui, se retrouve dans une impasse faute d'avoir pu la faire fonctionner convenablement. Mise en place à la RATP après la grande grève de 1995, puis à la SNCF, son principe est simple : quand un conflit se profile, syndicats et direction doivent négocier avant la grève pour tenter de l'éviter.

Les réflexes, pourtant, sont encore là. On l'a vu au début du conflit : le dialogue s'est engagé entre la direction et les syndicats, et les bases d'un accord étaient en vue. Et subitement, au retour du week-end, un grain de sable s'est glissé dans les rouages. Lequel et pourquoi ? On le saura sûrement un jour.

Mais c'est aussi le contexte qui n'est plus le même. Il y a d'abord le changement de culture à l'œuvre depuis deux ans à la RATP : l'entreprise se développe à l'international. Elle doit donner des gages en terme de performance, et donc de coûts, ça rend plus difficile le compromis social.

Le départ, il y a quelques mois, de celle qui avait imaginé puis instauré l'alarme sociale, complique aussi les choses. La directrice des ressources humaines, Josette Théophile, l'a pilotée jusqu’en septembre dernier. Son successeur, Paul Peny ne semble pas encore parfaitement rodé à l'exercice.

Et puis pour corser le tout, les élections professionnelles qui ont lieu l'an prochain à la RATP vont probablement bouleverser le paysage syndical de l'entreprise avec l'entrée en vigueur des nouvelles règles de représentativité. Certains syndicats risquent de disparaître. D'où la tentation de surenchère qui les agite.