L’Etat veut limiter la hausse du gaz

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avec Carole Ferry , modifié à
Pour limiter les prochaines hausses, l’Etat planche sur un nouveau mode de calcul des tarifs.

A 12 mois des élections présidentielles, il n'est pas de bon ton de voir s’envoler les prix de l’énergie. Or, les tarifs du gaz ont augmenté vendredi de plus de 5 %. Ils pourraient connaître une nouvelle hausse évaluée à 7,5 % le 1er juillet.

Vers un nouveau mode de calcul

Une nouvelle hausse serait "inacceptable", a estimé Eric Besson, le ministre de l'Energie. Pour l'éviter, l’Etat ne semble pas s’orienter vers un gel pur et simple des tarifs. Un nouveau mode de calcul des prix pourrait par contre être adopté dans les semaines qui viennent. Matignon et l'Elysée devraient arbitrer rapidement la proposition d'Eric Besson.

La formule actuellement en vigueur fait que 90% des prix dépendent des contrats à long terme passés entre GDF Suez et ses fournisseurs étrangers. Le prix du gaz est alors indexé sur celui du pétrole qui explose. Les 10 % restants sont indexés sur le prix du marché à court terme, plus avantageux actuellement. L’Etat souhaiterait donc en augmenter la part.

Ce nouveau mode de calcul permettra de limiter les hausses à court terme, mais ne sera pas sans danger. Le marché à court terme est particulièrement volatile. S’il venait à s’envoler, les prix grimperaient de nouveau. Or, avec la crise dans les pays arabes et le tsunami au Japon, ils ont déjà commencé à augmenter ces dernières semaines.

"Mettre les pétroliers à contribution"

Le gouvernement envisage parallèlement de "mettre à contribution" les pétroliers pour juguler la flambée des prix des carburants, tirés par le haut avec les révoltes en Libye et au Moyen-Orient. Le ministre n'a pas livré de détails sur la nature de la "contribution" envisagée, refusant notamment de parler d'une taxe sur les bénéfices. Un arbitrage sur ce sujet serait rendu "dans les jours à venir".

"Baisser les taxes"

Mais les principaux concernés ne semblent pas prêts à mettre la main au portefeuille : "les prix sont très élevés parce que ceux du brut sont très élevés. Et ce sont les mêmes en France et dans tous les autres pays européens, voire les autres pays du monde", a expliqué lundi au micro d'Europe 1, Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières. Selon lui, "la principale possibilité de réduire les prix, ça serait de jouer sur les taxes. Le moyen le plus efficace serait de baisser les taxes".

Eric Besson a en revanche exclu toute mesure sur un "tarif social de l'essence" pour les ménages les plus modestes.