L'Espagne va tourner au ralenti ce jeudi... Les salariés sont en effet appelés à une grève générale, à la veille de la présentation d'un projet de budget jugé "très sévère" par le chef du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, lui-même. L'austérité est au coeur de ce mouvement, qui veut officiellement dénoncer une réforme du marché du travail assouplissant les conditions de licenciement et permettant aux employeurs de baisser les salaires. Le chômage touche désormais 23% de la population active en Espagne, et un jeune de moins de 25 ans sur deux. Les sondages montrent une certaine résignation, mais qui pourrait être mise à mal par ce nouveau projet de budget. Par ailleurs, les échecs subis par le PP aux élections régionales en Andalousie et dans les Asturies ce week-end pourraient grossir les rangs des grévistes. Les transports devraient être très perturbés, qu'il s'agisse des métros, trains, ou avions. La dernière grève générale remonte à septembre 2010 en Espagne, gouvernée à l'époque par les socialistes. Elle n'avait eu qu'un impact limité sur les transports et dans les usines... Mais la donne a changé, alors que Madrid aborde sa deuxième récession en trois ans, ce qui pourrait pousser plusieurs milliers de personnes à se joindre au mouvement. Avec un déficit qui a atteint 8,5% du PIB l'an dernier, l'Espagne est sous étroite surveillance et doit toujours revenir sur le seuil des 3,0% du PIB en 2013. Le président du gouvernement a obtenu de la Commission européenne de ramener à 5,3% du PIB l'objectif de déficit public pour cette année contre 4,4% auparavant, mais doit désormais convaincre ses partenaires européens se sa capacité à tenir son budget...