Investisseurs en Grèce ? "Courage, fuyez !"

Les Pays-Bas envisagent un abandon par la Grèce de la monnaie unique.
Les Pays-Bas envisagent un abandon par la Grèce de la monnaie unique. © REUTERS
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Thomas Morel
Les entreprises néerlandaises ont été incitées par leur gouvernement à retirer leurs fonds de Grèce.

Courage, fuyons ! Malgré toutes ses déclarations de soutien inconditionnel à la Grèce, le gouvernement des Pays-Bas préparerait le terrain en vue d’une possible sortie d’Athènes de la monnaie unique. Selon le quotidien néerlandais De Volkskrant, l’ambassade de La Haye en Grèce aurait demandé à ses grandes entreprises de rapatrier autant que possible leurs fonds aux Pays-Bas et de ne laisser que le strict minimum sur place. Selon une source diplomatique citée par le quotidien, une réunion confidentielle aurait même été organisée cet été entre les représentants du gouvernement néerlandais et ceux d’entreprises telles que Heineken, Philips ou encore Unilever. Nom de code de l’opération : "Grexit", contraction de "Grèce" et de "exit", "sortie" en anglais.

D’autres plans d’urgences à l’étude en Europe

Embarrassé, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas s’est abstenu de tout commentaire. Il n’empêche, cette révélation, au moment même où Angela Merkel revient d’une visite à Athènes destinée à rassurer sur le soutien de l’Europe entière, fait ressurgir de vieux démons.

L’idée d’une sortie de la Grèce de la monnaie unique n’est en effet pas nouvelle : à plusieurs reprises, les gouvernements et la Commission européenne ont admis plancher sur des plans d’urgence au cas où la Grèce abandonnerait l’euro. Le 18 mai encore, le commissaire européen en charge du commerce, Karel de Gucht, avait admis que la Banque centrale européenne travaillait à des "scénarios d’urgence".

Les élections législatives grecques du 17 juin ayant remis au pouvoir des partis pro-austérité, cette possibilité semblait oubliée. Elle refait surface depuis cet été. Car en plus des Pays-Bas, les ministres des Affaires étrangères de la Finlande, Erkki Tuomioja, et de l’Autriche, Michael Spindelegger, ont tous deux évoqué la question dans les médias, avant d’être contredits par leurs gouvernements. Pour l’instant, le front uni tient donc toujours. Mais pour combien de temps encore…