Immobilier : vers un scénario de correction des prix qui pourrait durer plusieurs année ?

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www.boursier.com , modifié à
Dans leur dernière étude, les économistes du Crédit Agricole gardent un scénario de correction des prix qui pourrait durer plusieurs années...

Le scénario de baisse des prix de l'immobilier en France continue d'alimenter les chroniques économiques. Après une première moitié d'année de relative stabilité des prix, (-0,5% pour le prix des appartements et -0,6% pour les maisons entre le deuxième semestre 2011 et le premier semestre 2012 selon les chiffres de la FNAIM), les signes de retournement s'amplifient en effet du point de vue de la forte baisse des volumes de transactions et de l'allongement des délais de vente. Ces deux observations concernent d'ailleurs en particulier Paris où le marché est de plus en plus paralysé pendant que les prix s'accrochent à leurs sommets historiques, encore proches de 8.400 Euros le mètre carré en moyenne d'après les dernières observations de plusieurs réseaux d'agents immobiliers. L'enseigne Century 21 mesure par exemple un allongement des délais de vente moyens de 19 jours à Paris entre le premier semestre 2011 et le premier semestre 2012, à 58 jours désormais, contre 75 jours en Ile-de-France (+12 jours) et 86 jours au niveau national (+8 jours). Le courtier MeilleursAgents.com soulignait cette semaine que le marché immobilier francilien est "assommé, endormi, comme tétanisé par le pessimisme et l'attentisme"... Dans leur dernière étude, les économistes du Crédit Agricole gardent un scénario de correction des prix qui pourrait durer plusieurs années. En moyenne nationale, ces baisses de prix cumulées pourraient être de l'ordre de 15 à 20% sur trois ans. Dans le détail, l'économiste Olivier Eluère prévoit toujours une baisse des prix de 6% cette année (de décembre 2011 à décembre 2012), suivie d'un nouveau recul de même ampleur en 2013. Selon lui, les signes de correction s'accumulent avec un contraste entre le marché des "accédants classiques" (qui achètent un bien pour y habiter) resté soutenu par le désir d'accession à la propriété ou la démographie favorable et le marché des investisseurs (qui achètent un bien pour le louer) qui subit de plein fouet les mesures de durcissement fiscal (allègement des avantages du Scellier notamment). Par ailleurs, l'économiste du Crédit Agricole estime toujours que les prix de l'immobilier français dans l'ancien sont surévalués de l'ordre de 25% en moyenne et de 35% à Paris, au regard des niveaux atteints par les taux d'effort théoriques qui correspondent à la charge de remboursement annuelle d'un crédit habitat rapportée au revenu annuel du ménage acquéreur. L'économiste rappelle quand même que l'effet "valeur refuge" de l'immobilier français face à des marchés boursiers et obligataires volatils et incertains et à des placements monétaires peu attractifs, protège de tout effondrement...