Immobilier : va-t-on toucher le fond ?

Les transactions dans l'immobilier ancien pourraient encore chuter de près de 10% cette année après avoir dévissé d'environ 20% en 2012, selon les projections de la Fnaim qui confirment ainsi que le secteur de l'immobilier résidentiel pèsera encore sur l'activité et l'emploi en 2013.
Les transactions dans l'immobilier ancien pourraient encore chuter de près de 10% cette année après avoir dévissé d'environ 20% en 2012, selon les projections de la Fnaim qui confirment ainsi que le secteur de l'immobilier résidentiel pèsera encore sur l'activité et l'emploi en 2013. © PHOTOPQR/LE PARISIEN/FREDERIC DUGIT
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Les transactions ont chuté d'environ 20% en 2012, emportant 10.000 emplois. Rebelote cette année ?

L'INFO. Le marché immobilier a la grippe et l'épidémie risque de se poursuivre en 2013. Le niveau des transactions dans l'ancien a déjà drastiquement baissé en 2012, chutant de 18,6% sur un an, selon les derniers chiffres publiés mardi par la Fnaim, principale organisation professionnelle du secteur. Le nombre de transactions de logements anciens s'est ainsi élevé en 2012 à 655.000, contre 805.000 en 2011. Des chiffres alarmants qui rejoignent ceux du réseau d'agences Century 21, publiés la veille, faisant état d'un recul de 20%. "C'est une chute extrêmement forte, plus importante que celle qui a suivi la crise des 'subprimes'", a commenté mardi le président de la Fnaim, Jean-François Buet.

Conséquence du marasme selon la Fédération : une perte de 10.000 emplois et la fermeture de 3.000 agences en 2012. Et les causes du recul semblent tenaces. Europe1.fr vous dresse le diagnostic de ce qui attend le marché immobilier en 2013.

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Seulement des "ventes forcées". "Il est à craindre que le marché ne soit alimenté en 2013 que par les ventes dites 'forcées', c'est à dire provoquées par un divorce, un décès ou une mutation professionnelle", prédit Laurent Vimont, président de Century 21. "Nous ne sommes pas au fond de la cave", renchérit Frédéric Monssu, directeur général du réseau Guy Hocquet, qui craint que le nombre de transactions tombe à environ 600.000 en 2013, entraînant encore des suppressions d'emplois. En clair, selon la Fnaim, les transactions dans l'immobilier ancien pourraient encore chuter de près de 10% en 2013.

Des raisons multiples. Première raison annoncée par les professionnels : la diminution des crédits bancaires, qui vient s'ajouter à une diminution du pouvoir d'achat. En effet, si les taux d'intérêt sont en baisse sensible, les banques limitent les durées d'emprunt et demandent davantage d'apport personnel, parfois jusqu'à 15 ou 20% de la valeur du bien. Deuxième raison: la fin du prêt à taux zéro (PTZ +) dans l'ancien pour les primo accédants. Century 21 déplore ainsi la perte de 7,1% de clients de cette catégorie en 2012. Ajoutez à cela l'alourdissement de la taxation des plus-values et un contexte de crise qui suscite l'inquiétude des acheteurs comme des vendeurs pour alimenter le pessimisme des spécialistes.

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© REUTERS

Des mesures gouvernementales contreproductives? Les spécialistes sont sceptiques sur les  réponses du gouvernement. "Avec des quotas à 25 % [pour la loi Solidarité et renouvellement urbain, SRU, NDLR], on aura des villes avec plus de HLM que de logements privés. Or le parc public tend à garder les ménages locataires à vie !", taclait il y a peu Jean Perrin, président de l'Union nationale de la propriété immobilière (Unpi), contacté par L'Expansion.com. De même, le triptyque "taxation des logements vacants", "réquisitions", "encadrement des loyers" prévu par la ministre Cécile Duflot peut décourager les investisseurs qui souhaitent acheter ou construire un bien pour le louer plus tard. "Les chiffres sont très inquiétants. À vouloir trop encadrer, on se dirige vers une grave crise du logement locatif. Les loyers ne vont peut-être pas augmenter. Mais on se dirige vers des files d'attentes considérables devant les appartements", s'inquiète ainsi Laurent Vilmont, président de Century 21, dans les colonnes du Monde.

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Et les prix ? Si l'on en suit la loi de l'offre et la demande : moins il y a de demande, plus les vendeurs devraient être incités à baisser leurs prix. Or, la baisse n'est pas flagrante. Après plusieurs années de flambée, le prix moyen d'une acquisition n'a baissé que de 0,8 %, par rapport à 2011, selon la Fnaim. Les prix parisiens ont même encore augmenté, de 1,5%. Selon Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents.com, cité par L'Expansion.com, "nombre de propriétaires qui avaient des biens de moindre qualité ont repoussé leurs ventes pour ne pas baisser leur prix". Résultat selon la Fnaim : les prix resteront stables ou baisseront au mieux de 2%...