Hollande veut faire de Clichy "un exemple"

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Sophie Amsili avec Antonin André et AFP , modifié à
Dix jours après les violences de Trappes, le chef de l'Etat s'est rendu en banlieue pour la signature d'un "emploi franc".

Gilmar Montero-Varela, 21 ans, ne s'attendait sûrement pas à signer un CDI sous les yeux de François Hollande, du ministre de la Ville, François Lamy, et de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Ce jeune habitant de Clichy, sans formation et inscrit à Pôle emploi depuis 2011, bénéficie d'un contrat d'"emploi franc", un dispositif destiné à favoriser le retour à l'emploi de jeunes qui vivent dans les quartiers sensibles. Il est désormais salarié d'une petite entreprise d'électricité de sa commune.

Un "emploi franc", qu'est-ce que c'est ? Le chef de l'Etat est ainsi allé en personne défendre un des dispositifs du gouvernement pour lutter contre le chômage des jeunes en banlieue. Les "emplois francs" s'adressent en effet aux jeunes de moins de 30 ans résidents d'une zone urbaine sensible (ZUS). Une aide de 5.000 euros est versée en deux fois à une entreprise qui embauche l'un de ces jeunes en CDI.

Ce dispositif créé cette année s'ajoute aux emplois d'avenir (des contrats de trois ans accompagnés d'une formation destinés aux 16-25 ans sans diplôme et prioritairement dans les zones urbaines sensibles) et aux contrats de génération (un CDI pour un salarié de moins de 26 ans quelque soit son lieu d'habitation qui travaillera en binôme avec un autre de plus de 57 ans). Le tout premier "contrat franc" a été signé le 10 juillet à Marseille. L'objectif est d'en signer 2.000 d'ici à la fin de l'année.

Les banlieues, grandes oubliées. Sur le volet politique, ce déplacement très attendu du chef de l'Etat intervient dix jours après une vague d'affrontements à Trappes. Jusqu'à présent, seule la réponse sécuritaire du ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'était faite entendre. Le chef de l'Etat s'était, lui, peu exprimé sur les problèmes économiques et sociaux de ces quartiers défavorisés. D'ailleurs, les banlieues semblent les grandes oubliées depuis le début du quinquennat de François Hollande. Celui-ci ne s'est rendu qu'une seule fois dans un quartier sensible de banlieue : aux Mureaux, dans les Yvelines, en avril.

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Le président veut donc rattraper le retard en faisant de Clichy un "exemple". "C'est une ville qui a été le symbole, hélas, d'émeutes qui ont embrasé un moment une partie du territoire", a-t-il déclaré en référence aux émeutes urbaines de fin 2005. "Aujourd'hui, c'est l'exemple de ce qu'il faut faire : capacité à vivre ensemble, des politiques qui portent sur le logement - même s'il reste beaucoup à faire -, sur les équipements publics, sur l'emploi, sur la sécurité - a été installé ici un commissariat." Le chef de l'Etat conclut : "on voit qu'il y a une politique globale. Et quand il y a une politique globale, il y a du changement, de l'espoir."

Un projet de loi sur la politique de la ville sera enfin présenté vendredi en Conseil des ministres, le dernier avant une courte pause estivale. L'objectif est de mettre en place le nouveau volet de rénovation urbaine de 5 milliards d'euros et de mieux cibler les aides de l'Etat sur les 1.300 quartiers les plus déshérités de France.