Hausse à venir du prix de la viande ?

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avec Pascal Berthelot , modifié à
- Les éleveurs souhaitent répercuter la forte hausse des prix des matières premières.

Votre supermarché risque d’entamer très bientôt une valse des étiquettes sur les viandes bovines, porcines ou encore les volailles. Les éleveurs ont en effet chargé le syndicat FNSEA d’entamer des négociations pour relever très prochainement les prix de la viande. En cause, la flambée des prix des aliments pour animaux qui réduit leurs marges.

Les éleveurs "pris à la gorge"

A Noël, Pascal Boustoun avait retrouvé le sourire. Grâce aux exportations au Proche-Orient, cet éleveur de vaches à viande avait profité d'une hausse sensible de son prix de vente à l'abattoir. Mais cette embellie a été de bien courte durée : il est rattrapé par la hausse des matières premières, qui rogne sur ses marges.

"Le prix de l’aliment explose mais mon prix de viande vendue à l’abattoir n’augmente, lui, pas du tout. L’indice de coût de production a pris 20% mais la viande n’a pas pris 20%", regrette cet agriculteur.

"Avant, quand on achetait de l’aliment (pour nourrir les bêtes, ndlr), c’était 300, 320 euros le soja. Maintenant, il vaut 420 euros. Le foin, il y a un an il valait 100 euros, maintenant il vaut 200 euros. La paille, j’en achetais à 20 euros, maintenant cela vaut 120 euros livré dans notre cour", égraine Pascal Boustoun, avant de conclure : "ce n’est pas possible, ça ne peut pas durer. Nous, on est pris à la gorge".

Nouvelle table ronde sur les prix

La FNSEA, principal syndicat agricole, a donc été chargée de rouvrir des négociations avec les industriels et les grandes surfaces. L’objectif des éleveurs est donc clair : la viande vendue en rayon doit augmenter pour ne pas replonger les producteurs dans la crise. Tous les acteurs de la filière avait déjà conclu un accord similaire il y a tout juste un an.

Le syndicat va profiter de l’accord du 3 mai 2011, qui autorise de nouvelles discussions si la marge du producteur s'écroule. C’est notamment le cas de la viande bovine, dont la marge a chuté 10% en dessous de l'indice de référence.