Grèce : le prêt crucial attendra

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avec AFP , modifié à
La zone euro a décidé lundi de le reporter. Elle a demandé plus d'efforts budgétaires à Athènes.

Des efforts ont été salués, mais ils ne suffisent pas. Réunie lundi à Luxembourg, la zone euro a décidé de reporter une nouvelle fois le déblocage du prêt crucial de la tranche de 8 milliards d'euros du premier plan d'aide, qu'attend impatiemment la Grèce. Pour justifier cette décision, Jean-Claude Junker, le président de l'Eurogroupe, a demandé à Athènes "d'accepter des mesures supplémentaires" pour 2013 et 2014. La privatisation de plus d'entreprises a aussi été demandée.

Jean-Claude Junker a expliqué qu'une réunion imaginée le 13 octobre pour débloquer cette nouvelle tranche avait été annulée, faute de pouvoir disposer de tous les éléments d'évaluation nécessaires à cette date. "L'Eurogroupe prendra une décision finale dans le courant du mois d'octobre" sur la base des conclusions de la troïka (UE, BCE et FMI), a expliqué Junker.

Plus de participation du secteur privé

Toutefois, le président de l'Eurogroupe a tenu à rassurer, précisant que "le défaut de la Grèce sera évité", et que "personne n'envisage une sortie de la Grèce de la zone euro". La Grèce a indiqué de fait qu'elle pourra éviter la faillite encore quelques semaines, jusqu'à mi-novembre.

Concrètement, les ministres des Finances de la zone euro souhaitent, à travers ce report, manifester leur volonté de voir les banques privées participer plus. Jean-Claude Junker a promis des "révisions techniques" sur le sujet par rapport au plan du 21 juillet. "Concernant l'implication du secteur privé, nous devons prendre en compte le fait que nous avons connu des changements", a-t-il jugé. Les banques subiraient une décote plus importante que les 21% envisagés jusqu'ici.

Le deuxième plan d'aide sur la bonne voie

La Grèce n'a pas reçu que des mauvaises nouvelles lundi. Les membres de la zone euro sont parvenus à un compromis sur les garanties demandées à Athènes par la Finlande. Conséquence directe, le deuxième plan d'aide de 109 milliards promis le 21 juillet est en voie de concrétisation.

Dimanche soir, la Grèce a ravivé les craintes d'un défaut de paiement en annonçant que son déficit public serait ramené à 8,5% du PIB en 2011, soit au-dessus de la demande initiale fixée à 7,4%. Du coup, les principales Bourses ont répercuté ces craintes lundi en clôturant toutes en baisse.