Grèce : l'austérité reste au menu

© REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
La Commission européenne a accordé un nouveau plan d’aide, en échange de mesures drastiques.

L’Union européenne s’active pour éviter la banqueroute à Athènes et la propagation de la crise à toute la zone euro. Réunis à Bruxelles, "les chefs de mission de la Commission européenne, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne (regroupés au sein de la Troïka, ndlr) et les autorités grecques ont conclu un accord sur un ensemble de mesures pour combler le déficit budgétaire pour l'année 2011-2014", dans la nuit de jeudi à vendredi.

Il reste à la Grèce la moitié du plan de 110 milliards d'euros de prêts accordé sur trois ans en 2010 par l'Europe et le FMI. Mais l’enveloppe ne suffira pas. Contrairement à ce qui était prévu, la Grèce ne pourra recommencer dès l’an prochain à emprunter sur les marchés obligataires.

Un deuxième plan d’aide, qui devrait dépasser la centaine de milliards d’euros, lui sera accordé dès que le Parlement grec aura approuvé le 30 juin le plan de redressement budgétaire de 28,4 milliards d’euros, indispensable clé pour autoriser le lancement du nouveau plan d’aide financier.

Des nouvelles mesures très strictes

Si cet accord a été approuvé par les deux parties, comment réagiront les Grecs ? Evangélos Vénizélos, le nouveau ministre grec des Finances, est revenu sur des engagements d’économies budgétaires pris par son prédécesseur.

Les nouvelles mesures présentées sont drastiques : la principale, l’abaissement du seuil d’imposition de 12.000 à 8.000 euros, est très impopulaire en Grèce. Elle n’épargnera que les jeunes de moins de trente ans, les retraités de plus de 65 ans au revenu annuel inférieur à 12.000 euros, et les handicapés.

L’augmentation des taxes sur le fuel de chauffage et l’instauration d’une taxe exceptionnelle de solidarité de 1 à 5% frappera les revenus supérieurs à 12.000 euros annuels. Les professions libérales et les auto-entrepreneurs seront astreints à une taxe professionnelle "en moyenne de 300 euros par an".

Le ministre des Finances, qui table également sur la baisse des dépenses de l’Etat, a reconnu que ces mesures allaient exercer "une forte pression surtout sur les classes moyennes qui devront soulever un poids très lourd" et sont "susceptibles d'avoir un effet négatif sur la croissance". Mais c’est le prix pour sauver la Grèce et la zone euro.

Les syndicats grecs ont lancé un appel à une grève générale les 28 et 29 juin lors du vote du plan de rigueur en Grèce.