Gérard Depardieu a "raison", "la fiscalité française est revancharde" pour M.E Leclerc

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www.boursier.com , modifié à
Le cas de l'acteur français, qui a choisi de résider en Belgique, n'en finit plus de susciter des réactions...

L'affaire Depardieu continue de susciter les réactions et cette fois, c'est au tour de Michel-Edouard Leclerc de lui apporter un peu de soutien... Selon lui, l'acteur "le dit à sa manière, il gueule, mais il a raison" lorsqu'il quitte la France pour cause de matraquage fiscal. "Il a raison parce qu'on a une fiscalité qui n'est pas solidariste, on a une fiscalité qui est revancharde", a déclaré sur 'Europe 1', le patron des hypermarchés Leclerc. "Le populisme règne" Pour le dirigeant, "tout le monde a peur... La fiscalité et l'environnement économique français font peur aux investisseurs étrangers qui voudraient venir chercher du marché en France. Mais ils font peur aussi aux PME françaises et aux dirigeants d'entreprise qui se demandent si c'est le moment d'investir". Fustigeant "le populisme qui règne" dans les médias et au gouvernement, M. Leclerc prévient : "aujourd'hui, on tient un discours à l'égard des gens qui ont gagné de l'argent qui fait que, même si ce n'est pas 1789, il y en a plein qui vont se barrer !". Samedi dernier, Alain Afflelou, fondateur de l'enseigne d'opticiens éponyme, a lui aussi fustigé au micro de 'RTL', "un système français extrêmement défavorable pour les chefs d'entreprise et les créateurs. Ceux qui sont dans la tranche de 75% d'impôt sur le revenu peuvent dépasser 90% d'imposition. On peut donc avoir en France une fiscalité confiscatoire", a affirmé M. Afflelou. Les chefs d'entreprises montent au créneau L'alourdissement de la fiscalité des revenus Français les plus riches (75% pour les revenus supérieurs à 1 Million d'Euros) et de l'impôt sur les revenus et plus-values du capital, a provoqué un tollé chez les chefs d'entreprises français, dont beaucoup se sentent stigmatisés. En octobre, Xavier Fontanet, qui a dirigé le groupe d'optique Essilor pendant près de 10 ans, a estimé dans un point de vue publié par 'Les Echos' que la France est "un pays malade des ses impôts" et que le territoire français "est de très loin la terre européenne la moins fertile pour les entreprises"... Le patron de LVMH, Bernard Arnault, a créé la polémique en confirmant en septembre qu'il avait demandé la nationalité belge, tout en affirmant qu'il restait résident fiscal français. La semaine dernière, on apprenait aussi le départ d'Alain Afflelou pour Londres, officiellement pour ses affaires et non pour des raisons fiscales... L'affaire Depardieu, disproportionnée ? Mais c'est sans aucun doute l'exil fiscal de Gérard Depardieu en Belgique qui a provoqué le plus de remous, du fait de sa double casquette d'acteur emblématique de la France (Obélix, Cyrano de Bergerac, Danton, Balzac, Alexandre Dumas...) et d'homme d'affaires international présent dans de nombreux secteurs, de la restauration aux matières premières. L'affaire Depardieu a pris des proportions politiques lorsque le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a qualifié à la télévision d'"assez minable" sa décision de quitter la France... En réponse, l'acteur a publié une lettre ouverte au Premier ministre, s'estimant "injurié" et promettant de "rendre son passeport français", déclenchant ainsi une avalanche de réactions... Quant aux Français, ils semblent assez partagés dans l'ensemble : selon une enquête d'OpinionWay publiée le 21 décembre dernier, ils étaient 46% à se dire "plutôt d'accord" avec Gérard Depardieu, tandis que 47% étaient "plutôt d'accord" avec le Premier ministre...