Gaz de schiste : Philippe Martin confirme l'annulation de 7 permis en France

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Nouvelle victoire pour les opposants à la fracturation hydraulique

3900 milliards de m3... C'est la quantité de gaz qui serait techniquement récupérable, en France, via la fracturation hydraulique, selon une étude américaine. Pour le pétrole de schiste, la quantité serait de cinq milliards de barils, cette manne se trouvant essentiellement dans le sud-est et autour de Paris. C'est justement dans cette région que les anti-gaz de schiste viennent de décrocher une nouvelle victoire : le ministre de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin annonce jeudi, dans une interview au 'Parisien', son refus de valider une demande de cession de sept permis de recherche de gaz de schiste déposée par la société américaine Hess Oil. "Je refuse de signer la mutation de ces permis de recherche d'hydrocarbures qui avaient été octroyés par le précédent gouvernement à Toreador, dans le bassin parisien. Depuis quatre mois, j'ai croisé les expertises et examiné chaque permis en ayant une seule priorité en tête : le respect de l'intérêt général", confirme le ministre dans les colonnes du journal. Principal argument : les couches visées par ces forages impliquent "forcément d'avoir recours à la fracturation hydraulique", un procédé interdit en France. "Il faut se méfier des VRP des hydrocarbures fossiles" Après cette décision, qui aura pris plus d'un an et demi, la facture sera lourde. Hess Oil réclame environ 30 000 euros par permis. "Mais nous allons tenter d'obtenir lors de l'audience en justice du 6 décembre une remise de ces indemnités. Dans tous les cas, ce n'est rien à côté du co�"t environnemental et sociétal qu'aurait impliqué cette exploration de notre sous-sol", se justifie Philippe Martin. Concernant le rapport parlementaire publié mercredi sur la fracturation hydraulique, le ministre ne cache pas son scepticisme. Le texte propose de forer quelques dizaines de puits expérimentaux avec cette technique pour mieux connaître les éventuelles ressources françaises en gaz de schiste. "Il faut se méfier des VRP des hydrocarbures fossiles. Pourquoi vouloir à tout prix extraire de notre sous-sol jusqu'à la dernière goutte de pétrole alors que la France vient de s'engager à réduire de 30% sa consommation d'hydrocarbures d'ici 2030", s'interroge-t-il.