Finie la "commissionnite" aiguë

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Sophie Amsili et Carole Ferry , modifié à
INFO E1 - Un quart de ces instances publiques aux missions floues devrait disparaître.

La liste est longue : 668 commissions et instances sont chargées de conseiller le gouvernement sur tous les sujets, ou presque. Mais d'après les informations recueillies par Europe 1, un quart d'entre elles devrait disparaître avant l'été prochain, et même une centaine dès maintenant, alors que la réforme de la Fonction publique, destinée à réduire les dépenses de l'Etat, est officiellement lancée mardi à Matignon.

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Alors que les noms de ces commissions sont souvent ronflants, leurs missions et leur utilité sont quant à elles floues. Ces instances portent même un qualificatif, "Théodule", tiré d'une phrase du général de Gaulle : "L'essentiel pour moi, ce n'est pas ce que peuvent penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hippolyte, c'est ce que veut le pays."

Gibiers, oenologue ou... calcul intensif

Pêle-mêle, on trouve aujourd'hui la Commission nationale d'indemnisation des dégâts de gibiers, la Commission permanente d'œnologie, chargée de protéger le titre d'œnologue, la Commission de révision du nom des communes, la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, et même le très mystérieux Comité stratégique du calcul intensif.

Pléthore de commissions sont également chargées de "la terminologie et de la néologie" dans divers domaines : chimie, automobile, informatique, communications électroniques et activités postales ou encore environnement. Chacune comprend entre 27 et 43 membres…

Des frais de fonctionnement très lourds

Ces derniers, souvent des experts extérieurs, ne sont pas rémunérés. Ils sont cependant défrayés, ce qui signifie des frais d'hébergement et de transport à la charge de l'Etat. Il faut également financer le fonctionnement d'un secrétariat ou la location de salles.

La réforme de l'Etat, qui vise 50 milliards d'économies, devrait ainsi faire le tri parmi toutes ces commissions. Par exemple, "les Comités consultatifs placés auprès des ministres responsables d'une grande catégorie de ressources" seraient supprimés, un dispositif qui ne fonctionne toutefois "qu’en temps de guerre ou en cas de crise majeure", précise le gouvernement.

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