Employer des handicapés ou payer

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avec Olivier Samain , modifié à
A partir du 1er janvier prochain, les entreprises qui n'emploient aucun travailleur handicapé risquent d'être lourdement pénalisées.

C'est la treizième semaine du nom. La semaine pour l’emploi des handicapés débute lundi. Mais elle va prendre un relief particulier cette année : à partir du 1er janvier prochain, les entreprises qui n'emploient aucun travailleur handicapé risquent d'être lourdement pénalisées.

Depuis la loi de 1987, toutes les entreprises de 20 personnes et plus ont l'obligation d'attribuer au moins 6 % de leurs emplois à des personnes handicapées. Beaucoup n'atteignent pas cet objectif et versent une contribution financière à l'Agefiph (l'organisme qui a été mis en place pour financer les projets d'insertion professionnelle des handicapés).

Certaines entreprises se sont vite accommodées de cette formule : en payant la pénalité, elles s'exonéraient à bon compte de tout effort pour accueillir des handicapés dans leurs effectifs. D'où la décision, votée en 2005, de durcir le dispositif.

A partir du 1er janvier prochain (le délai a été institué pour laisser le temps aux entreprises de se retourner), les entreprises qui n'emploient aucun travailleur handicapé et qui n'ont pris aucune initiative en la matière depuis trois ans, devront verser chaque année à l'Agefiph une pénalité équivalente à 1.500 fois le smic horaire par travailleur handicapé manquant. 1.500 fois le smic horaire, c'est 15.000 euros autrement dit à peu de choses près le coût annuel d'un emploi payé au smic.

Le pari avec cette mesure, c'est que les entreprises investissent cette somme pour elles (en recrutant un salarié handicapé), plutôt que pour la collectivité. La mesure, visiblement, en a fait réfléchir plus d'une. Mais on estime à un peu plus de 6.000 le nombre d'entreprises qui vont se retrouver le dos au mur le 31 décembre. Et parmi elles : beaucoup de PME.