Emploi : le coup de colère du médiateur

Pour le Médiateur de Pôle emploi, il faut arrêter les accumulations de mesures. Elles compliquent la situation des chômeurs.
Pour le Médiateur de Pôle emploi, il faut arrêter les accumulations de mesures. Elles compliquent la situation des chômeurs.
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avec Olivier Samain , modifié à
Le médiateur de Pôle emploi dénonce les changements de cap à répétition du gouvernement.

La gestion de l’emploi, en France, épinglée par le médiateur de Pôle emploi. Jean-Louis Walter a publié son rapport annuel, jeudi. Il a répertorié, en 2010, 15.000 réclamations en tout genre : allant des problèmes d’indemnisations, aux accès difficiles à certaines aides en passant par les courriers incompréhensibles de l’administration. Bilan : il s'en prend aux changements de règles à répétition qui provoquent une détérioration du service offert aux chômeurs.

Le médiateur n’accable pas les agents de Pôle emploi. Mais il critique "ceux qui sont censés faire avancer les dossiers", en particulier les partenaires sociaux, mais aussi les "pouvoirs publics qui perturbent le fonctionnement" de l’établissement. Leur faute ? Accumuler des mesures, des décisions et des changements, qui, au final, compliquent la situation des chômeurs.

Certaines situations sont "ingérables", explique-t-il à Europe 1 :

Jean-Louis Walter déplore également les annonces politiques assorties d'objectifs ambitieux qui font croire que tout va s'améliorer à coup de moyens supplémentaires mis sur la table. Cela vaut notamment pour la promesse faite le 10 février dernier par le chef de l’Etat, qui consiste à accueillir en trois mois tous les chômeurs de longue durée pour leur proposer une offre d'emploi ou une formation qualifiante. "Un peu de modestie s'il vous plaît", plaide le médiateur.

Enfin, dans ce rapport, Jean-Louis Walter a établi un bilan, plus de deux ans après la fusion des Assedic et de l'ANPE dans Pôle Emploi. Il assure que coexistent toujours deux systèmes juridiques "très différents", pour l'indemnisation et la gestion de la liste des demandeurs d'emploi. Et, note-t-il, cela "constitue une source de complexité qui va à rebours des intentions initiales à l'origine de la fusion".