Embauche : les discriminations se font toujours sentir

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www.boursier.com , modifié à
Qu'il s'agisse d'âge, d'origine ethnique ou d'apparence physique...

Un majorité de recruteurs estiment que des progrès ont été réalisés depuis dix ans... Pourtant les discriminations à l'embauche persistent en France, d'après l'Apec (association pour l'emploi des cadres) qui a mené l'enquête en 2012. Le premier critère de discrimination reste l'âge : "plus de 60 % des recruteurs en entreprise et plus de 90 % des intermédiaires le reconnaissent", estime l'Apec. Ce taux est de 84% du côté des cadres. Plus généralement, ils sont 28% à avoir ressenti une discrimination au cours d'un recrutement (+6 points depuis 2005). Ils placent la grossesse en deuxième position, devant l'apparence physique, l'origine ethnique, la nationalité, et le handicap. "Pour eux, la plupart des discriminations interdites par la loi sont assez, voire très fréquentes lors des recrutements", note l'Apec. L'âge, premier critère Le classement est un peu différent quand il s'agit du ressenti des entreprises. Chez eux, la discrimination numéro reste l'âge, devant la nationalité, l'apparence physique, le sexe, le handicap et l'origine ethnique. Mais "si les recruteurs reconnaissent que ces discriminations existent, elles ne seraient que 'parfois' ou 'rarement' à l'origine d'un blocage selon eux". Mais d'autres critères de sélection, non illicites, peuvent peser sur une embauche. Le temps de transport (supérieur à deux heures), et l'absence de permis de conduire poussent ainsi certaines entreprises à recaler un candidat. Autre point faible: "venir d'une autre fonction que celle pour laquelle on postule". L'orthographe ou l'anglais Qu'il s'agisse des cadres, des entreprises ou des intermédiaires, le premier obstacle est "de ne pas maîtriser les outils informatiques". Chez les cadres, le deuxième point faible est "d'être au chômage depuis un an". Un point de vue qui ne semble pas partagé par les entreprises, qui classent ce critère seulement en neuvième position... Ne pas maîtriser l'orthographe ou l'anglais, ne pas avoir atteint un niveau d'études à Bac +4 sont les autres éléments les plus cités. L'Apec note que les méthodes "anti-discrimination" sont peu utilisées en France : les entreprises ont recours au CV anonyme de manière marginale (5 % des entreprises et 15 % des intermédiaires)."Certaines des entreprises qui l'ont testé l'ont abandonné, tandis que très peu d'entreprises l'ont en projet", notent les auteurs de cette étude.