EPR : Corinne Lepage sonne l’alarme

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L’ancienne ministre de l’Environnement appelle au développement d’énergies alternatives et s’inquiète d’une France tout nucléaire.

"On ne fabrique pas de l’électricité nucléaire comme on fabrique des pots de yaourt." Corinne Lepage s’est dite "inquiète", mardi sur Europe 1, après les réserves émises lundi par les autorités de sûreté nucléaire au sujet de la sécurité de réacteurs nucléaires EPR. "Il y a un vrai problème de sécurité", a jugé la députée européenne (MoDem), notamment "sur les conditions de construction et sur la conception même de ces réacteurs."

Voici l'intégralité de l'interview de Corinne Lepage :

Sans remettre en cause directement le choix du nucléaire, la présidente de Cap 21 a regretté que la France "renâcle" à se lancer à grande échelle dans les énergies renouvelables "parce qu’on a décidé de repartir très vite dans le nucléaire". Il serait intéressant, a estimé Corinne Lepage, "qu’on développe réellement des solutions alternatives, à commencer par l’efficacité énergétique, et à continuer par les énergies renouvelables", plutôt que de tout miser sur le nucléaire.

Estimant que l’opacité sur le nucléaire est "une vieille histoire, liée à la naissance même du nucléaire en France", Corinne Lepage en rappelle "un petit échantillon" avec "l’affaire des déchets nucléaires en Russie où on a envoyé ce qui sortait de l’usine de retraitement de La Hague, présentée comme un modèle de recyclage. On a vu qu’on ne recyclait rien du tout puisque ça été stocké en Russie."

Au sujet des algues vertes, Corinne Lepage a jugé qu’ "il [était] temps" que l’Etat renonce à faire appel d’un jugement qui, en 2007, avait pointé sa responsabilité dans la prolifération de ces algues toxiques. "[Chantal Jouanno] a reconnu la responsabilité de l’Etat. Qu’est-ce qu’elle souhaite ? Etre à nouveau condamnée ? Je ne vois vraiment pas la nécessité."

Enfin, interrogée sur le renvoi de Jacques Chirac en justice, celle qui fut sa ministre de l’Environnement a dit éprouver "de la compassion pour l’homme", mais trouver la procédure "normale sur le principe" : "On ne peut pas en même temps dire que le président de la République doit bénéficier d’une immunité pendant la période ou il est à la tête de l’Etat, et considérer qu’après il ne peut rien se passer. Il doit être jugé en justiciable comme les autres."

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