EDF : Lagarde n'écarte pas des hausses de tarifs

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le patron d'EDF avait demandé une hausse des tarifs. Après avoir écarté l'hypothèse, la ministre de l'Economie a fait un pas en arrière.

Les tarifs d'EDF vont-ils augmenter, comme l'a demandé mercredi Pierre Gadonneix, le PDG du groupe ?Christine Lagarde avait adressé jeudi matin une fin de non-recevoir très sèche en affirmant : "le gouvernement n'est absolument pas lié par les appréciations qui sont fournies par M. Gadonneix. C'est une chose que nous examinerons ultérieurement". Quelques heures plus tard, la ministre de l'Economie a fait un pas en arrière devant le Sénat.

"Des investissements sont nécessaires" et se financent "certes par des hausses tarifaires, il faut l'envisager, mais bien plutôt, et je crois que c'est une priorité pour la direction d'EDF, par des gains de productivité internes à l'entreprise", a expliqué Christine Lagarde devant le Sénat. Tout en écartant le chiffre de 20% dans l'immédiat. Comme la décision définitive appartient à l'Etat, une négociation devrait donc s'engager. Jean-Louis Borloo a confirmé jeudi soir que rien n'était tranché.

Le PDG d'EDF avait demandé mercredi une hausse de 20% des tarifs d'électricité sur trois ans. "Si nos tarifs n'augmentent pas, l'an prochain EDF réduit ses investissements", avait prévenu Pierre Gadonneix dans une interview à ParisMatch.com.

Retour sur cette passe d'armes entre Pierre Gadonneix et Christine Lagarde :

Les propos du patron d'EDF ont en tout cas déclenché une vaste polémique politique. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a estimé que Pierre Gadonneix faisait preuve "d'une grande hypocrisie, d'un grand cynisme". L'association de consommateurs CLCV a pour sa part parlé de hausse "disproportionnée". EDF a récemment lancé un emprunt obligataire auprès des particuliers. Le montant collecté par cet emprunt, clos par anticipation lundi soir, atteint 3,2 milliards, selon un entretien de Pierre Gadonneix dans La Tribune de jeudi.