Des smileys pour indiquer l'hygiène d’un resto ?

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
CONSOMMATION - Un smiley vert, orange ou rouge selon l’état de l’hygiène d’un restaurant, c’est ce qu'envisage le ministère de l’Agriculture.

On ne sait pas encore quelle tête exacte ils auront mais la Direction générale de l’alimentation (Dgal) envisage de les adopter : des smileys du vert souriant au rouge qui pleure en passant par le orange. Ils indiqueraient aux consommateurs le niveau de sécurité de leur assiette dans un restaurant. La Dgal veut ainsi inciter les restaurateurs à la vertu. La mesure doit être formellement adoptée jeudi par le Parlement,  lors du vote définitif de la Loi d'avenir de l'agriculture.

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Un smiley rouge : des contrôles plus intenses. Patrick Dehaumont, patron de la Dgal, a cependant prévenu que la mesure doit être affinée et précisée notamment sur la fréquence de révision : "on réfléchit: tous les ans? Tous les deux ans? On ne va pas laisser un établissement au vert pendant dix ans sans vérifier", relève M. Dehaumont.  

Et un restaurant classé "rouge" fera de toute façon l'objet de contrôles intenses, voire d'une mesure immédiate ordonnant des travaux de mise aux normes ou la fermeture.

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Des professionnels divisés. La Dgal l’assure : "Les professionnels sont tous demandeurs car c'est un bon moyen d'assainir la profession".  Cependant, ceux que l’AFP a joints lundi, ne sont pas tous emballés par la mesure. Pour Jean-Pierre Chedal, président de la branche "restauration" du Synhorcat, le syndicat de l'hôtellerie et de la restauration, le risque est de "stigmatiser" certains établissements : "un contrôle n'est qu'une photo à un instant T", juge-t-il. "Qu'il y ait contrôle, je souscris bien sûr, mais il ne pas faut pas stigmatiser les gens, surtout dans la conjoncture actuelle". 

La restauration rapide est plus favorable car faute de diplômes et de qualification exigés, n'importe qui peut ouvrir un restaurant, note Dominique Bénézet, délégué général du SNARR, le syndicat qui représente la profession. Il ajoute que la mesure "n’est pas mauvaise, sous réserve qu’elle soit correctement mise en œuvre". 

Des contrôles délégués à d’autres organismes ? Faute de pouvoir compter sur des effectifs supplémentaires, les 4.700 agents actuels de la DGAL pourraient s'appuyer sur des "organismes délégataires" rémunérés par les professionnels,  "comme le contrôle technique obligatoire des véhicules", indique M. Dehaumont, patron de la Dgal. 

Dominique Bénézet craint que le recours à des prestataires rémunérés ne débouche sur des abus et des notations sévères, car ils auront tout intérêt à revenir faire des contrôles. 

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