Des renforts temporaires à Pôle emploi

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"J’ai conscience de la très grande difficulté de votre travail", a assuré Nicolas Sarkozy face aux responsables de ce nouvel organisme unique.

Un seul organisme pour accompagner et indemniser les demandeurs d’emploi. Pôle emploi est né de la fusion de l’ANPE et des Assedic il y a presque un an. Le gouvernement assurait alors qu’il s’agissait de la "plus grande réforme du service public des 30 dernières années". Depuis, les écueils ont été nombreux. "J’ai conscience de la très grande difficulté de votre travail", a reconnu lundi Nicolas Sarkozy face aux quelque 1.700 directeurs d'agences et de région de Pôle emploi réunis à Paris. Mais "je n’ai pas de remords sur cette réforme", a insisté le chef de l’Etat qui a confirmé que la fusion serait réalisée à 100% d’ici à la fin de l’année.

Le président de la République a simplement reconnu "deux difficultés", l’une structurelle tenant à la fusion elle-même, l’autre conjoncturelle, liée à la hausse du chômage. Les agents ont dû apprendre un nouveau métier dans des délais très courts, avec des systèmes informatiques non-adaptés. Et pour prendre en charge tous les nouveaux chômeurs, au début du mois de novembre, en moyenne, chaque conseiller devait suivre plus de 94 personnes alors que le gouvernement tablait sur une fourchette comprise entre 30 et 60. "Pardon mais la fusion, on l’a commencée avant la crise. Et c’est un grand classique français de dire : ‘ce n’est pas le moment de la réforme’", a tenu à rappeler le chef de l’Etat.

Nicolas Sarkozy a aussi assuré qu’il n’était cependant pas "fermé" quant à cette réforme. "Nous sommes prêts à examiner des solutions permettant d’apporter des renforts dans les régions où la situation est la plus tendue", a-t-il assuré. Mais il a immédiatement prévenu : "si de nouveaux renforts sont décidés, il ne pourra s’agir de renforts définitifs". Déjà, au cours des derniers mois, des vagues d’embauche avaient été décidées en urgence.

Signe du malaise ambiant : le 20 octobre dernier,une nouvelle grève a été organisée pour protester contre les conditions de travail. Pour tenter de répondre à ces revendications, un questionnaire sur les risques psychosociaux liés aux conditions de travail a été envoyé à tous les agents. "

"C’est beaucoup de changements, mais ces changements, nous ne vous les imposons pas pour le plaisir (…) Il ne s’agit pas d’une marche forcée. On a fait un choix, on s’y tient", a insisté Nicolas Sarkozy. Le président de la République, parfois hésitant à la tribune, a profité de ce discours pour défendre l’ensemble de sa politique. "Je ne suis pas un homme qui renonce quand je crois à quelque chose", a-t-il martelé.

Au passage, se détournant du texte de son discours, Nicolas Sarkozy s’est aussi félicité du choix du nom "Pôle emploi". "Si vous saviez ce qu’on m’a proposé, ce à quoi vous avez échappé. Pôle emploi, on a l’impression que ça a toujours existé. Je ne dis pas que c’est génial. Certainement, on aurait plus faire plus créatif. Mais le créatif auquel on ne comprend rien, bon…", s’est amusé le président de la République.