Des contribuables portent plainte contre la fermeture d’une usine

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Motif invoqué : une "utilisation frauduleuse de fonds publics" alors que l’usine avait reçu une aide de 55 millions.

Ce sont des salariés qui ont donné l’alerte, entraînant dans leur combat de simples citoyens. Au total, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées pour porter plainte ensemble et dénoncer une "utilisation frauduleuse de fonds publics". Pour eux, il est impossible que l’usine PTPM installée à Ay dans la Marne ferme ses portes alors qu’elle a reçu une aide publique de 55 millions d’euros.

L’entreprise, propriété du groupe Trèves, avait été reconnue par les pouvoirs publics comme équipementier stratégique pour l'industrie automobile. Fin février, elle avait donc reçu une aide au titre du Fonds de modernisation. Une enveloppe très importante puisqu’elle correspond à 20% du budget total débloqué pour ce secteur. L’annonce de la fermeture est tombée le 10 avril, marquant la disparition de 130 emplois.

"Grâce à cette manne [d’argent public], Trèves a accéléré les processus de restructuration et de délocalisation hors de l'Union européenne", a dénoncé Michel Dehu, responsable du Centre d'études et de recherches économiques et sociales de Champagne-Ardenne, assurant que la stratégie avait été définie avec la crise.

Toutes les personnes qui ont porté plainte exigent désormais que l’usine rouvre ses portes ou que le groupe Trèves rembourse l’intégralité des aides perçues.

Dans le Loiret, un contribuable s’était lancé dans un combat similaire en attaquant en justice une chocolaterie Cantalou qui avait été aidée en 1989 par les autorités locales contre la promesse de créer 25 emplois, ce qu’elle n’aurait pas fait. Le groupe Cémoi, propriétaire de l’usine, a été condamné début août à rembourser une partie des subventions versées.