Crédits à la conso : les abus persistent

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
L'UFC-Que Choisir est allée vérifier sur le terrain le travail des sociétés de crédit.

Un an après l’instauration de la loi Lagarde, c’est l’heure du premier bilan. Les règles du jeu dans le secteur du crédit à la consommation ont changé le 2 mai 2011 pour apporter plus de transparence. L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir est donc allée vérifier sur le terrain les pratiques des Cofidis, Sofinco et autres Cetelem. Le bilan est mitigé.

Vérifier l’application de règles plus claires

Les abus dans le secteur des crédits à la consommation sont pour les associations de consommateurs un combat de longue de date. A force d’en dénoncer les excès, ces dernières ont poussé le gouvernement à agir et à instaurer la loi Lagarde, du nom de l'ancienne ministre de l'Economie.

Entrée en vigueur en mai 2011, elle oblige les sociétés de crédit à être plus transparentes. Ces dernières ont également l’obligation d'offrir à l'emprunteur la possibilité de choisir entre crédit renouvelable ou non pour tous les crédits d'un montant supérieur à 1.000 euros.

Se faire passer pour un client lambda

Un an plus tard, l'UFC-Que Choisir est allé contrôler sur le terrain si des progrès ont été réalisés. "Les mauvaises pratiques des établissements ont la vie dure", a prévenu mercredi la juriste de l’association, Olga de Sousa. Toulouse, Bayonne, Lille ou encore Ajaccio : l’UFC-Que Choisir a déployé ses bénévoles pour qu’ils se fassent passer pour de potentiels clients.

Premier enseignement : Cetelem et consorts ne proposent pas systématiquement une alternative au crédit renouvelable, aussi appelé revolving. Dès que le prêt dépasse les 1.000 euros, ils en ont pourtant l’obligation mais la majorité ne le fait pas. Ainsi, 78% des établissements testés n’ont pas proposé d’alternative aux bénévoles de l’UFC. Sur Internet, c’est pire : l’offre "revolving" est omniprésente, les prêts classiques étant soit dissimulés, soit inexistants.

Le laxisme des sociétés de crédit

Autre abus fréquent : le contrôle de la situation des clients. Début 2012, l’Etat recensait 800.000 familles en procédure de surendettement. Pour limiter ce fléau, les sociétés de crédit ont l’obligation de vérifier la situation de leurs potentiels clients.

Or, "dans 85% des cas, il n’y a aucune étude sérieuse de la solvabilité du client", dénonce l’UFC. A titre d’exemple, "la situation professionnelle du client (emploi/chômage, CDI/CDD) n’est demandée au client que dans 33% des cas".

Les menaces concrètes de l’UFC-Que Choisir

Considérant que les sociétés de crédit ne respectent pas encore les règles du jeu, l'association de consommateurs va donc saisir le gendarme du secteur, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour lui demander de multiplier les contrôles sur le terrain.

L’UFC-Que Choisir a, en outre, annoncé avoir déposé plainte auprès du Tribunal de grande instance de Paris contre cinq établissements de crédit (Sofinco, Financo, Cetelem, Cofidis et Cofinoga). Cinq de ses antennes locales ont fait de même contre des magasins des groupes Carrefour, But, Fly et Cora "pour défaut d'offre alternative".

>> PRATIQUE - Europe1.fr vous rappelle les conseils élémentaires avant de contracter un crédit à a consommation.