Chérèque : "on a zappé la crise"

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François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, était dimanche l’invité du Grand Rendez-Vous sur Europe 1.

François Chérèque veut parler des "vrais problèmes des salariés dans notre pays". "J’ai le sentiment que, depuis la rentrée scolaire de septembre, on a zappé la crise, à part une fois par mois pour commenter les chiffres du chômage. On parle de l’affaire Polanski, on parle du fils du président de la République, on parle de Clearstream et là maintenant on va parler des élections régionales", a regretté dimanche le secrétaire général de la CFDT, invité du Grand Rendez-Vous/Europe 1/ Le Parisien/Aujourd’hui en France.

Parmi les sujets qui doivent être prioritaires pour François Chérèque : le chômage. Le syndicaliste a fixé trois priorités : "augmenter les moyens de Pôle Emploi, accélérer le plan jeune et faire plus de chômage partiel". Après les grands groupes, "les petites entreprises sont les victimes aujourd’hui de la crise. Il faut les aider en encourageant le chômage partiel", a-t-il insisté.

Autre dossier important : les retraites. "Quand un responsable politique [Nicolas Sarkozy, samedi, NDLR] nous annonce des décisions après les campagnes régionales, ça fait peur (...) On nous reproche toujours de ne pas vouloir débattre des vrais sujets. Et là d’un seul coup on nous dit 'après les élections'. Ce qui veut dire que le président de la République nous annonce de mauvaises nouvelles", s’est inquiété François Chérèque. "On veut un système souple avec des choix individuels, où on prend en compte la durée de cotisation et non pas l’âge, en intégrant les éléments de pénibilité au travail", a résumé le leader syndical qui a cependant précisé que tous les sujets devaient "être sur la table".

Parmi les dossiers en discussion : celui de la baisse de la TVAdans la restauration, qui devait s’accompagner de contreparties pour les consommateurs mais aussi pour les salariés. François Chérèque a appelé les autres syndicats à signer l’accord en discussion. Une augmentation de "4,5% pour tout le monde, plus une mutuelle, plus une prime transports, plus des jours fériés. Ce n’est pas rien, c’est historique", a-t-il assuré.

Au cours des dernières semaines, François Chérèque a enfin eu l’occasion de s’entretenir avec Nicolas Sarkozy et François Fillon à propos du Grand emprunt. Sans grand succès visiblement. Le représentant de la CFDT a dit avoir lancé au chef de l’Etat : "Si vous ne voulez pas remettre en cause le bouclier fiscal, les personnes qui en bénéficient et celles qui sont dans les tranches de fiscalité supérieures, on leur fait un emprunt obligatoire, non rémunéré. Ça déjà été fait deux fois". La réaction de Nicolas Sarkozy : "il n’a pas été super content. Ça n’a pas eu l’air d’être son trip". François Fillon, lui, se serait "moqué" de François Chérèque.

> Réécoutez l'intégralité du Grand Rendez-Vous avec François Chérèque au micro de Jean-Pierre Elkabbach et Patrick Cohen.