Chacun sa vision du Pacte de responsabilité

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Alexis Toulon et Olivier Samain
Les partenaires sociaux se sont retrouvés vendredi pour ouvrir le bal des négociations sur les contreparties à la baisse des charges.

Le pacte de responsabilité, le grand choc de l’offre proposé par François Hollande est désormais entre les mains des partenaires sociaux. La première réunion entre le patronat et les syndicats s’est tenue vendredi au siège du Medef. Objectif : définir les contreparties, notamment en nombre d’emplois, que les entreprises vont consentir en échange de la baisse de 30 milliards des charges promises par le gouvernement.

Des négociations par branches. Le patronat refuse de s’engager sur des contreparties chiffrées au niveau global. Les négociations porteront donc branche par branche. Autrement dit, les entreprises sont  prêtes à chiffrer les emplois en fonction des secteurs (métallurgie, bâtiment, industrie chimique, banques, assurances, etc.). "Certains secteurs, si les conditions sont propices, jugeront qu’un investissement supplémentaire à destination des jeunes est nécessaire, d’autres considéreront que l’effort doit porter sur le maintien des séniors, d’autres sur la qualité de l’emploi", explique à Europe 1 Jean-François Pillard, vice-président du Medef chargé du social.

Une solution qui a du mal à passer du côté de la CFDT. "Nous avons exigé qu’il y ait des engagements chiffrés dans les branches de manière contractuelle et que le non respect de ces engagements soient justifié et que si besoin, la trajectoire de diminution des charges soient interrompue", prévient Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT.  

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S’engager, le terme qui coince. Du côté du Medef, on rejette en bloc l’obligation de résultat. "Vu la situation de grands nombres d’entreprises, entre le moment où seront installés les termes de ce pacte et le moment où ils commenceront à produire des résultats, il y aura certainement un délai de mise en œuvre", souligne Jean-François Pillard. Selon le responsable patronal, le million d’emplois évoqué est "une ambition" et dépend aussi de nombreux facteurs extérieurs. "Nous allons mobiliser des moyens pour tenter d’y parvenir. Mais, une entreprise fonctionne quand elle a un carnet de commande,  quand il y a un environnement de confiance", justifie-t-il.

Moins de charges, plus de marges. Un des problèmes soulevés par Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, est que les entreprises vont toutefois devoir prendre des décisions sur les marges dégagées par la baisse des charges. "Les entreprises vont bénéficier d’un certains nombre davantage qui vont leur permettre d’améliorer leurs marges. Comment vont-elles utiliser ces marges au service de l’emploi ?", s’interroge le leader syndical au micro d’Europe 1. Il pointe notamment la possibilité d’investir dans la R&D qui sont les emplois de demain, mais met en garde contre la tentation de distribuer plus de dividendes aux actionnaires et de poursuivre les délocalisations. Selon lui, l’enjeu est de trouver une solution pour que les salariés puissent "peser" et s’assurer que cela "va bien servir à l’emploi". S’il admet qu’"aujourd’hui, on n’a pas encore la solution", il assure qu’"on a posé le problème".

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