CNAF : 100.000 places en crèche menacées ?

© maxppp
  • Copié
Noémi Marois avec AFP , modifié à
L’Etat exige de la Caisse nationale des allocations familiales 1,4 milliard d’économies d’ici 2017. Ce qui pourrait remettre en cause, selon elle, la création prochaine de crèches.

Une convention signée en 2013 entre l’Etat et la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) prévoit que le budget finançant les crèches et les centres de loisirs augmentent de 7,5% par an. Cette hausse de moyens devait permettre la création de 200.000 nouvelles solutions d'accueil pour les 0-3 ans, en crèche par exemple. Mais, finalement, selon la Cnaf, l’Etat demanderait à faire plus d’économies que prévu.

>> LIRE AUSSI - Caution locative : l'Etat au secours des étudiants 

Punie pour ne pas avoir dépensé son budget 2013. Mais pourquoi l’Etat reviendrait-il sur sa parole ? La raison est simple. En 2013, le Fonds national d'action sociale (Fnas), lié à la Cnaf et qui gère l’argent des crèches et des centres de loisirs, n’a pas dépensé entièrement le budget que l’Etat lui a alloué. À la fin de l’année, il lui restait 243 millions d’euros.

La Sécurité sociale en a conclu que le Fnas, puisqu’il n’a pas dépensé cet argent, n’en a pas vraiment besoin. En mai, elle lui a donc demandé d’amputer cette somme de son budget chaque année jusqu’en 2017, ce qui représente en tout 1,4 milliard d’euros. 

100.000 places menacées. La Cnaf a confirmé lundi cette demande d’économies de  1,4 milliard d’euros. "On nous dit : ‘repartez avec ce que vous avez réellement consommé’", explique Jean-Louis Deroussen, président de la Cnaf. Ce qui remet en cause la création prochaine de 100.000 places en crèche ou alors, il faudra créer "des places qui coûtent moins cher", a constaté M. Deroussen.

Les raisons d’une sous-consommation. Il y a des causes qui expliquent pourquoi la Cnaf n’a pas, en 2013, dépensé tout son budget. Jean-Louis Deroussen regrette qu’elles n’aient pas été analysées. 
"Quand on crée des places en crèche, la Cnaf finance 30% des investissements, il faut trouver le partenaire - communes ou collectivités - qui finance le complément. En 2013, tant qu'on n'avait pas les chiffres, on ne pouvait pas aller voir les collectivités avec lesquelles créer dans les mois, voire les années, à venir des nouvelles constructions de places de crèches". 

Par ailleurs, dans un contexte d'élections municipales, "beaucoup ne voulaient pas s'engager pour l'avenir" dans l'hypothèse où il s'agissait de leur dernier exercice, souligne M. Deroussen.

>> LIRE AUSSI - Economies: moins de primes de naissance et de congés parentaux ?