CCE : Air France sort du silence

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
La direction désavoue l'ex-secrétaire général du comité central d’entreprise.

Restée muette jusqu’à présent, elle a rompu le silence. La direction d’Air France récuse les explications de François Cabrera, l'ancien secrétaire général (CFDT) du comité central d'entreprise, fournie dans l'affaire de la gestion contestée du CCE de la compagnie aérienne entre 2007 et 2009.

Dans une lettre adressée à l'ancien secrétaire général (CFDT), Air France dénonce son "raisonnement de pure circonstance" qui attribue au défaut de soutien financier de la direction le déficit budgétaire du CCE, évalué par un récent audit à 15 millions d’euros depuis 2005.

Une qualification "choquante"

Dans ce courrier, dévoilé par le site Figaro.fr, Air France estime que "le rôle de banquier du comité" que François Cabrera veut attribuer à la compagnie est une qualification "choquante" et "sans fondement juridique et comptable".

La clôture en décembre 2008 du compte courant qui enregistrait "les créances réciproques" entre le CCE et la compagnie, décidée à l'unanimité, s'est accompagnée "à titre exceptionnel" d'un "abandon de créances" de 7 millions d'euros en faveur du CCE, précise le courrier.

Ils se renvoient la balle

"Pendant les années au cours desquelles il a fonctionné, le compte courant n'a jamais eu pour effet ou pour objet d'assurer le financement à court moyen ou long terme des besoins de trésorerie du CCE", ajoute le directeur général adjoint des ressources humaines de la compagnie Jean-Claude Cros.

De son côté, François Cabrera a expliqué: "Le CCE payait les prestations des fournisseurs de vacances et ne se faisait rembourser que huit mois plus tard. Donc, on avait besoin de ce fonds de roulement. Air France, qui assurait ce décalage par un procédé de compte courant, l'a stoppé fin 2008, ce qui a causé ce décalage de trésorerie dans les caisses du CCE".

"Ce n'est pas la faute de la direction"

"Pour y faire face, on avait prévu de faire un prêt hypothécaire, on avait eu d'abord un accord de principe jusqu'en juillet 2009, mais lors d'un second temps, cela a été refusé par des élus. C'est ce qui a déclenché l'affaire", a-t-il ajouté, précisant que "ce n'est pas la faute de la direction" d'Air France.

"On avait retrouvé un cycle vertueux, passant de moins 8 M EUR en 2007 à l'équilibre en 2009, mais on ne peut pas en une seule année combler un tel décalage. Le compte courant assurait ça", a-t-il ajouté.