Baroin : "aucun doute" sur le plan européen

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Le ministre s'est félicité de l'accord européen et du G7 pour répondre aux assauts des marchés.

"La séquence de ce week-end est une séquence très importante qui est de nature à rassurer les investisseurs, il y a eu énormément d’échanges au plus niveau", a déclaré le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, François Baroin, lundi matin sur Europe 1, quelques heures après l'accord des pays du G7 et la décision de la BCE face à la fébrilité des marchés.

La zone euro s'est concertée pour mettre en place à réposne coordonnées mais "il y a une tension des dettes, nous avons un devoir, une obligation, une exigence de revenir à un niveau de déficit acceptable : nous devons prendre tous les trains de mesures nécessaires, en France comme ailleurs, pour atteindre les objectifs intangibles de réduction des déficits", a-t-il prévenu.

L'UE se porte garante des patients italiens et espagnols

"La BCE (..) a annoncé son intervention pour racheter les dettes espagnoles et italiennes si d’aventure les investisseurs se retiraient de ce marché", s'est félicité François Baroin. Et ce dernier de lister "un nouveau train de mesures" consenties par ces deux pays attaqués par les marchés financiers : "réductions en matière de santé, réforme du marché du travail pour le rendre plus flexible, etc. Ces annonces espagnoles et italiennes ont permis à la BCE de considérer que, allant dans la bonne direction, il était légitime de les aider".

"Il n’y a aucun doute sur la détermination de la BCE", a martelé François Baroin :

Le politique dépassé par le financier ?

Bien que les Etats multiplient les mesures et les annonces, les investisseurs ne semblent jamais rassurés et anticipent toujours la prochaine difficulté. Le rythme des marchés n'est donc plus en phase avec l'agenda politique, comme l'a reconnu François Baroin.

"Si la question est de savoir si le temps démocratique est un peu plus lent qu’un clic d’un opérateur sur les marchés, la réponse est clairement oui. Si la question est de savoir si on peut aller plus vite que la musique, la réponse est non", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "franchement, pour un processus démocratique sur des enjeux aussi lourds, on ne peut pas aller plus vite et la France a été aux avant-postes".

Le ministre de l'Economie a ensuite rappelé les ambiguïtés des marchés, intransigeant avec les Etats alors que ces derniers leurs sont venus en aide il y a à peine deux ans. "Pour sauver l’économie mondiale, ils (les États, ndlr) ont pris sur leurs épaules le fardeau de la dette des privés. C’est comme cela qu’on a sauvé les banques, les acteurs qui permettaient aux entreprises d’investir, de trouver l’argent pour financer leur développement".

La règle d'or, "pas un marché de dupes"

Autre outil nécessaire pour limiter les déficits et envoyer un signal aux marchés, le projet de "règle d'or" "n’est pas un marché de dupes mais tout simplement le chemin de la responsabilité collective", a argumenté le ministre de l’Economie, avant de s'adresser aux socialistes, réticents à coter ce projet. "On vous tend la main dans une logique de responsabilité. Même les américains ont trouvé un accord sur un sujet très difficile, même les Italiens vont sur la règle d’or. Même les socialistes français peuvent accepter ce qui n’est pas un marché de dupes", a-t-il déclaré.

"On a fait une économie de 11 milliards sur les dépenses fiscales, la stratégie du gouvernement poursuivie depuis deux ans c’est de protéger la croissance qui est encore convalescente. Nous travaillons aussi sur la dépense de l’Etat", a poursuivi François Baroin.