Bac : une coûteuse mascarade ?

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Espèce en voie de disparition...

Pour le prospectiviste Thierry Gaudin et l'ancien président de l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, Jean-Charles Pomerol, le taux de réussite de 85% au bac (89% au bac général), en fait un "simple certificat de scolarité". De plus, l'examen ne sert plus comme par le passé à assurer l'entrée dans les filières 'post-Bac', puisque de nombreux organismes (IUT, STS, classes préparatoires, universités étrangères...) sélectionnent les élèves admis avant le Bac, en se fiant à leurs dossiers scolaires (l'admission définitive étant toutefois suspendue à l'obtention du bac). Ces admissions anticipées concernent déjà 45% des élèves des lycées. Les deux spécialistes estiment donc qu'il faut supprimer le Bac, pour le remplacer par un certificat d'études secondaires : celui-ci servirait soit à entrer à directement à l'université, soit dans des nouveaux "collèges universitaires" à l'américaine, sorte grandes "gares de triage" vers des formations très variées, générales ou techniques... Ce système permettrait d'amener "les meilleurs à l'université pour un master et les autres à une qualification professionnelle ou à des concours à bac + 2 ou 3". Quant aux classes préparatoires aux grandes écoles, elles seraient fondues dans ces "collèges universitaires", où il "ne devrait pas y avoir de concours couperet avant bac + 3 (...) ce qui rétablirait un minimum de mixité" sociale, estiment les auteurs. De son côté, Luc Ferry pense lui aussi que le bac a été vidé de son sens dans la mesure où plus de 90% des élèves l'obtiennent in fine (en comptant les redoublants). Il appelle à "mettre un terme à cette comédie du bac en instaurant enfin, comme l'avait souhaité François Fillon, une part de contrôle continu".