Officiellement, le montant exact des bonus distribués ne sera connu qu’en fin d’année, "au vu des résultats effectifs de l'exercice". Mais BNP Paribas a confirmé mercredi avoir provisionné une somme importante en vue de la distribuer sous forme de primes à ses employés. Libération, qui révèle l’affaire sous le titre "BNP Paribas va distribuer des bonus faramineux à ses traders", chiffre cette enveloppe à un milliard d’euros.
Les 17.000 salariés de la branche "banque de financement et d'investissement" de l'établissement financier devraient se partager cette somme. Soit en moyenne 59.000 euros par personne, tous les salariés de BNP Paribas ne touchant pas de bonus.
"BNP a eu une aide de l’Etat, comme les autres banques, au moment où il y avait des difficultés dues à la crise. S’il y a des possibilités de rembourser, ce serait tout à fait logique", estime Jean-Claude Ristocelli, le délégué national de la CFDT pour la banque, interrogé sur Europe 1 :
BNP Paribas répond en assurant être "l'une des seules banques du monde à s'être engagée à respecter les recommandations du G20" en matière de bonus. A Londres en avril dernier, les dirigeants des principales puissances au monde n'avaient pas interdit les bonus mais avaient exigé qu'ils soient déterminés en fonction du résultat net de l'entreprise et qu'ils ne soient pas garantis sur plusieurs années.
Rien d'anormal donc pour BNP Paribas. Mais les syndicats, finalement, ont le sentiment que la crise n'a rien changé. Ecoutez Bernard Defontaine, délégué CGT Central à BNP Paribas, qui répond au micro Europe 1 d'Olivier Samain :
La première banque française a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice net en hausse de 6,6% à 1,604 milliard d'euros au deuxième trimestre grâce notamment à des résultats meilleurs qu'attendu dans ses activités de marché.
"Les traders de BNP Paribas peuvent dire 'merci la crise'. Les résultats exceptionnels de la banque s'expliquent en effet par une moindre concurrence des établissements américains ainsi que par la politique de taux très accommodante des banques centrales... tous deux conséquence de l'effondrement des marchés fin 2008", ajoute de son côté le blog "Les cordons de la bourse" sur le site du quotidien.