Areva dans le viseur de la justice à cause du dossier Uramin

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Le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur le rachat en 2007 de la société minière canadienne...

Areva se retrouve dans le viseur de la justice... Selon l'agence de presse Reuters, confirmant une information du 'Monde', le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur le rachat en 2007 de la société minière canadienne Uramin par le groupe nucléaire français. D'après le quotidien, l'enquête, confiée à la brigade financière, vise des faits de "présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles", "diffusion d'informations fausses ou trompeuses" et "faux et usage de faux". C'est la Cour des comptes qui, après avoir conduit sa propre enquête sur Areva entre 2006 et 2012, a fait un signalement auprès du parquet le 20 février, écrit 'Le Monde'. La Cour devrait, selon le quotidien, rendre un rapport sur la compagnie en mai, après avoir entendu Anne Lauvergeon. Cette dernière était dirigeante de l'entreprise lors du rachat d'Uramin, une société de gisements africains qui exploitait notamment des mines d'uranium. L'acquisition réalisée en 2007, pour 1,8 milliard d'euros, avait tourné au fiasco financier. Suite à la baisse des cours de l'uranium et des réserves estimées d'Uramin, Areva a d�" inscrire dans ses comptes en 2010 et 2011 des provisions de près de 1,9 milliard d'euros pour tenir compte de la dévalorisation des actifs de la société. "Au prix fort" ? Le groupe avait mené un audit interne sur cette opération après le départ d'Anne Lauvergeon, remplacée par Luc Oursel à la tête d'Areva en juin 2011. Mais si l'audit avait conclu à un défaut de gouvernance et d'information, il n'avait pas révélé d'éléments accréditant les rumeurs de fraude, ni d'éléments mettant en cause "la sincérité et la régularité des comptes des exercices antérieurs". Cet audit avait cependant souligné que le rachat d'Uramin s'était fait "au prix fort", que la direction générale de l'entreprise et les équipes en charge du dossier avaient sous-estimé les risques liés à l'opération, et que les différentes présentations faites à l'APE (Agence des participations de l'Etat) et au conseil de surveillance d'Areva n'avaient pas assez fait ressortir les incertitudes que les équipes techniques avaient pu exprimer en interne, précise Reuters. 'Le Monde' a recueilli la réaction de l'avocat d'Anne Lauvergeon, qui assure que sa cliente est "parfaitement sereine". "D'abord parce que s'il est clair que le rachat d'UraMin ne constitue pas la meilleure affaire qu'ait faite Areva, ce n'est pas un délit d'acheter une société trop cher ! D'autre part, ce n'est pas ma cliente qui a géré l'opération UraMin, mais Luc Oursel  et Sébastien de Montessus, alors directeur des activités minières du groupe", a déclaré Me Jean-Pierre Versini-Campinchi au quotidien. Selon 'Le Monde', c'est cette enquête qui a co�"té à Anne Lauvergeon, un temps pressentie pour devenir ministre, sa place au sein du gouvernement.