Alstom : la France fait monter les enchères

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
QUI DIT MIEUX ? - GE, Siemens, Mitsubishi, Hitachi, etc. Les candidats au rachat du groupe français multiplient les offres. Paris la joue "commissaire priseur".

Le jeu de l’offre et la demande pourrait être bénéfique pour Alstom. La branche énergie du groupe attise l’appétit de General Electric, de Siemens, de Mitsubishi et de Hitachi. Face à ce succès, l’Elysée fait jouer la concurrence et a demandé aux différents acheteurs potentiels d’améliorer, de nouveau, leur offre avant de trancher en faveur des uns ou des autres.

La loi de l’offre et la demande. Tel un commissaire priseur à Drouot, François Hollande a réuni à l’Elysée pendant trois quarts d’heure le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg pour faire monter les enchères en précisant que pour l'heure, l’Etat n’avait aucune "préférence pour telle ou telle proposition" et souhaitait que celles-ci "s'améliorent". "Aujourd'hui, il y a une offre qui est connue et déposée qui est l'offre de General Electric et une offre qui devrait être confirmée dans les prochains jours qui est celle de Mitsubishi associé à Siemens", a-t-on rappelé.

Alliance germano-japonaise. L'allemand Siemens a relancé mercredi la bataille pour le rachat du pôle énergie d'Alstom, en annonçant s'être allié au japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) en vue d'une éventuelle offre commune, afin de contrecarrer General Electric (GE). Officiellement, les géants nippon et allemand n'ont encore avancé aucune offre chiffrée, mais le quotidien japonais Nikkei, bible des milieux d'affaires de l'archipel, a affirmé qu'ils proposaient 7,25 milliards d'euros, moins que GE, mais pour périmètre plus petit. Les deux groupes feront savoir au plus tard le 16 juin s'ils concrétisent leur intérêt par une offre ferme au conseil d'administration du groupe français.

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Alliance franco-japonaise. Selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP, confirmant des informations de presse publiées jeudi dans la soirée, MHI envisage d'entrer au capital d'Alstom pour créer une alliance industrielle sur le modèle des constructeurs automobiles Renault et Nissan. Selon Le Figaro, MHI proposerait d'entrer au capital d'Alstom sous la forme d'une "prise de participation minoritaire", pour créer "un partenariat industriel et commercial sur le modèle Renault-Nissan", mais en ne voulant "pas racheter la branche énergie" du groupe français.

Le solitaire américain. General Electric fait le siège des autorités françaises pour obtenir leur feu vert depuis qu'il a formalisé fin avril son offre pour racheter les activités d'énergie d'Alstom, élaborée secrètement avec le fabricant de TGV et de centrales électriques. Il a décidé de la prolonger de trois semaines, jusqu'au 23 juin, pour convaincre de sa pertinence.

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