Alerte rouge sur l'endettement des hôpitaux !

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www.boursier.com , modifié à
La faillite de la banque de Dexia, principal organisme prêteur des hôpitaux, a fortement pesé.

L'endettement des hôpitaux a triplé en moins de dix ans sous le poids des investissements. C'est le constat alarmant que dresse l'Inspection des finances, dans un rapport publié ce matin par 'Les Echos'. L'IGF préconise de limiter le recours aux emprunts bancaires. L'encours des prêts de moyen et long terme est ainsi passé de 9 milliards d'euros en 2003 à plus de 24 MdsE en 2011. L'importance de cette dette "a rendu d'autant plus problématiques les conséquences de la crise bancaire et financière de l'automne 2008 pour le secteur hospitalier", observe l'IGF. Les hôpitaux pénalisés par des taux bancaires élevés Ainsi, depuis 2008, la faillite de Dexia, premier financeur des hôpitaux, a conduit les établissements à se tourner vers les banques, qui ont exigé des taux d'intérêts plus élevés pour couvrir leurs risques. Or, ils "pénalisent désormais les établissements publics de santé", estime l'IGF, en soulignant que les banques jugent que le "risque emprunteur des hôpitaux se dégrade" même si les dettes de ces établissements sont en théorie garanties par l'Etat en cas de difficulté... Ce qui n'a pas empêché des incidents de paiement de se multiplier ces dernières années, en particulier sur les lignes de trésorerie de court terme accordées par les banques. Interdire des "lignes de crédit" à moyen terme L'Inspection des Finances remarque que si la très grande majorité des hôpitaux n'a pas de problèmes de trésorerie, une vingtaine d'entre eux sont dans une situation financière tendue, dont les CHU de Caen, de la Martinique, de Lens ou d'Ajaccio. Parmi ses préconisations, l'IGF estime que le recours à des lignes de trésorerie à court terme ne se justifie pas, car les hôpitaux bénéficient d'"une relative stabilité et prévisibilité de leurs flux de trésorerie", l'essentiel de leurs ressources provenant de l'Assurance-maladie. Les experts conseillent donc de limiter fortement le recours aux lignes de trésorerie dans l'immédiat, et de les "interdire" purement et simplement "à moyen terme".