Air France : le plan soumis aux syndicats

Ce jeudi, la compagnie aérienne présente Transform 2015, un plan qui vise 2 M€ d'économie en 3 ans.
Ce jeudi, la compagnie aérienne présente Transform 2015, un plan qui vise 2 M€ d'économie en 3 ans. © MAXPPP
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Stéphanie de Silguy , modifié à
La compagnie aérienne présente Transform 2015, un plan qui vise 2 milliards d'économie en 3 ans.

C'est la fin de la première étape. Air France présente ce jeudi son plan de restructuration baptisé Transform 2015. La compagnie aérienne invite les syndicats à parapher un texte qui prévoit, entre autres, une refonte des accords collectifs et la suppression de 5.122 postes sans licenciement. Les accords présentés formellement au comité central d'entreprise jeudi sont donc "un instantané de négociations qui continuent", a affirmé la direction.

Lutter contre les rivales low cost

En janvier dernier, Air France/KLM annonçait le lancement de Transform 2015, visant deux milliards d'économies en trois ans. Ce texte prévoyait des mesures immédiates comme le gel des embauches et des salaires en 2012 et 2013, la fermeture de lignes, le gel d'investissements et la réduction de frais généraux, et un volet plus structurel en juin.

Dans la foulée, un vaste chantier de renégociation des accords d'entreprise (avancements, promotions, temps de travail, congés, composition d'équipage) était lancé avec pour objectif un gain de "20% d'efficacité économique".

Autres objectifs d'Air France : restructurer l'activité court et moyen-courrier en augmentant la productivité pour contrer les rivales low cost, et se repositionner sur le haut de gamme le long-courrier pour résister aux transporteurs du Golfe et asiatiques.

Un projet d'accord signé en juillet ?

Les discussions devraient s'achever fin juin. L'objectif est de parvenir un projet d'accord puis de le soumettre à la signature des syndicats courant juillet.

La direction devrait également détailler son projet de pôle régional regroupant Regional, Britair et Airliner, qui inquiète beaucoup les syndicats de ces filiales.

Des "négociations à reculons"

En cas de signature de 30% des voix des syndicats représentatifs, cet accord ouvrira une nouvelle série de négociations de révision des dispositions conventionnelles tout au long du second semestre. "Les choses sont complètement calées. On peut avoir des textes qui sont des têtes de chapitre, mais après pour la dentelle, on repart dans un autre round de discussions qui se fait non plus dans le cadre d'une dénonciation, mais dans le cadre d'une révision", explique Michel Salomon de la CFDT.

Parmi les accords qui ont été discutés figurent le temps de travail et la suppression de postes, sans licenciement, sauf en cas d'échec des négociations avec les syndicats. Les modalités du plan de départ volontaire, qui concerne 3.410 postes au sol, seront discutées en juillet.

Ces derniers jours, les réunions se sont multipliées et un "gros progrès" est survenu, à savoir la garantie de la direction de ne pas licencier jusqu'à fin 2014, voire juillet 2015, et non fin 2013 comme annoncé la semaine dernière. C'était "un préalable à toute éventuelle signature", explique pour sa part Ronald Noirot, secrétaire général CFE-CGC et membre du CCE.

A la fin des discussions marathon, la CFDT, la CFE-CGC et Unsa semblaient enclines à signer, la CGT non. L'Unsa a cependant demandé une consultation de tous les personnels au sol. Le premier syndicat de pilotes, le SNPL, interrogera ses adhérents via un referendum courant juillet, de même que les syndicats de personnels navigants commerciaux (PNC).