"Affligeant", "significatif" : les réactions à Copenhague

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Rares sont ceux, comme Ban Ki-moon, qui tirent un bilan positif de Copenhague. C'est plutôt le sentiment de gâchis qui domine.

Difficile de voir dans le résultat de la conférence de Copenhague le verre à moitié plein. Pour la plupart des observateurs, comme des participants au sommet de l’ONU sur le réchauffement climatique, la déception prime.

Ainsi, Nicolas Hulot a jugé samedi que le résultat de la conférence de Copenhague était "affligeant et consternant". "C'est de l'improvisation, cela faisait deux ans qu'on travaillait pour arriver à ce résultat", a-t-il pesté. Le père du "Pacte écologique" en France a dénoncé "l'improvisation" des débats lors du sommet, et mis en cause le Sénat américain et son opposition à voir adoptées des mesures contraignantes pour lutter contre le réchauffement de la planète.

Pour les Verts français, "le résultat est aussi désespérant que les enjeux étaient d'importance. La Chine et Obama sont les coupables numéros un, mais l'Europe a péché par sa désunion et son absence de leadership", a estimé samedi Djamila Sonzogni, porte-parole des parti écologiste. Aurélie Filippetti, députée socialiste et secrétaire nationale du PS aux questions énergétiques, a regretté de son côté l'accord conclu vendredi soir "se résume à un catalogue de bonnes intentions". "L'absence de l'objectif de 50% de réduction des émissions de gaz a effet de serre d'ici 2050 est un échec lourd de conséquences", ajoute l'élue de Moselle dans un communiqué

Alain Juppé, interrogé samedi sur Europe 1, parle de son côté d’une immense déception et d’un fiasco :

Du côté des participants, certains adoptaient dans l’ensemble un ton plus mesuré. "Ce n'est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision de la conférence des parties est une étape essentielle", a estimé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le président américain Barack Obama a évoqué de son côté un accord "significatif" et "sans précédent", tout en admettant que les progrès étaient insuffisants. Nicolas Sarkozy a estimé pour sa part que le texte n'était "pas parfait" mais que c'était "le meilleur accord possible".

D’autres en revanche, parmi les pays en développement, fulminent. L’accord obtenu est "le pire de l'histoire", pour le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement). Plusieurs délégués de pays du Sud ont d’ailleurs vivement protesté samedi matin en ouverture de la séance plénière de la conférence, jugeant "irrespectueux" du processus onusien le texte présenté.

"Et voilà une déclaration d'intention qui présente des trous si grands qu'on pourrait les traverser avec l'Air Force One!", a réagi le directeur exécutif de Greenpeace, Kumi Naidoo. Le Sud-Africain s'est déclaré "profondément déçu" du résultat du sommet et a prôné "de nouvelles formes de désobéissance civile pacifique" dans la lutte contre le réchauffement climatique, même, a-t-il dit, "si nous devons remplir les prisons à cause de cela". Le président des Amis de la Terre, Nnimmo Bassey, a de son côté affirmé dans un communiqué : "Nous sommes écoeurés de l'incapacité des pays riches à s'engager sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre qu'ils savent être nécessaires, en particulier les Etats-Unis qui sont historiquement le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre".

> Copenhague, c'est fini

> DOSSIER SPECIAL : l'urgence à Copenhague

> Et après le sommet de Copenhague ?