4.000 postiers dans les rues de Paris

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le cortège parisien est parti vers 14h30 du siège de l'établissement public, dans le XVe arrondissement, pour se rendre au Sénat.

Le cortège parisien composé de 4.000 postiers s'est élancé vers 14h30 du siège de la Poste, dans le XVe arrondissement, selon les syndicats. Sous les cris de "Cheminots, postiers, usagers, contre les privatisations", "La privatisation, on n'en veut pas - La privatisation, elle passera pas", les manifestants se dirigent vers le Sénat.

En tête de cortège, une postière grenobloise, contractuelle depuis 1995 qui vient défendre "la situation de nombreux postiers non fonctionnaires embauchés sur des CDD à répétition".

En grève nationale depuis mardi matin, le mouvement a reçu le soutien du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui a souligné "le décalage entre les plans du gouvernement et les attentes de la population qui voit une dégradation du service public" et a rappelé la tenue d'une consultation populaire le 3 octobre. Selon les premières estimations, la direction de la Poste estime à 21.5% le taux de gréviste. D'après les syndicats, il serait près des 40%.

Une immense banderole de la CGT, premier syndicat du personnel, a été déployée au moyen d'une grue devant la façade de l'établissement de huit étages, où se trouve la direction générale, avec l'inscription "Touche pas à ma poste - Non à la privatisation - Oui à un service public moderne et rénové".

Plus tôt dans la journée, Olivier Besancenot a pénétré avec une cinquantaine de postiers qui travaillent comme lui dans les Hauts-de-Seine, dans le palais Brongniard, ancien siège de la Bourse, à Paris. "La Poste va entrer en Bourse, les postiers entrent dans la Bourse", a déclaré l'ancien candidat à la présidentielle, à l'AFP. Porteurs d'autocollants jaunes, avec la photo de Nicolas Sarkozy et du président de La Poste Jean-Paul Bailly, et le slogan "votre privatisation on en veut pas, par la grève avec les usagers combattons la privatisation!", les postiers se sont installés dans une immense salle, dans une ambiance très détendue.

A Bordeaux, les postiers n’y croient pas et manifesteront en nombre mardi après-midi :

 

Christine Lagarde a assuré mardi sur France Inter qu'il "n'était pas question de privatiser La Poste", soulignant que "les acteurs qui vont entrer au capital seront des acteurs publics, notamment la Caisse des dépôts et consignations".

Le mouvement a été précédé mardi, à Paris, par une "grève illimitée" dans les 185 bureaux de poste de la capitale. Les syndicats entendaient ainsi protester contre les sous-effectifs et les files d'attente dans les 185 bureaux de poste parisiens. Le mouvement a été suivi par 17% à 40% des guichetiers, selon les estimations de la direction et des syndicats.

La Poste emploie 295.742 personnes en France, dont 52% de fonctionnaires et gère 11,2 millions de comptes courant. Le courrier ne génère plus que 54% du chiffre d'affaires.

Les grévistes comptent désormais sur le vote citoyen, organisé du 28 septembre au 3 octobre sur des marchés, dans des mairies, des gares ou des cantines pour mettre un peu plus la pression sur le gouvernement et obtenir l'organisation d'un référendum sur la transformation de l'entreprise en société anonyme.