19.000 chefs d'entreprise ont déposé le bilan au premier semestre 2022
Le Medef organise son université de rentrée ce lundi à l’hippodrome parisien de Longchamp. "Si les patrons sont inquiets pour l'année prochaine, leur moral résiste", estime le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dans les colonnes du "Figaro". Pourtant, selon les résultats d'une enquête du cabinet Altares et de l'association patronale GSC, 19.000 chefs d'entreprise ont déposé le bilan au premier semestre 2022.
Le patronat fait sa rentrée ce lundi. La Rencontre des entrepreneurs de France organisée par le Medef commencera à 12h avec le discours d'ouverture du président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, et sera suivie des discours de Geoffroy Roux de Bézieux et de la Première ministre, Élisabeth Borne . Une Rencontre qui sera marquée par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
"Si les patrons sont inquiets pour l'année prochaine, leur moral résiste", estime le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dans les colonnes du Figaro. Pourtant, selon une enquête du cabinet Altares et de l’association patronale GSC, sur le premier semestre 2022, près de 19.000 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi.
30% de plus que l’an dernier
Dans 9 cas sur 10, il s'agit de petites entreprises de moins de cinq salariés. Toute la France est concernée mais certaines régions plus que d’autres, comme les Hauts-de-France, la Bretagne ou encore la Normandie. On apprend également que les chefs d’entreprises qui ont perdu leur emploi ont en moyenne 37 ans.
Parmi les secteurs les plus impactés, la construction, l’hôtellerie-restauration, le service aux entreprises et les commerces de proximité.
"Il faut peut-être mieux s’arrêter avant d’aller dans le mur"
Rémi Bures est directement concerné. Patron d’un magasin de chaussures dans le centre-ville de Castres, il va mettre la clef sous la porte fin octobre. "J’ai traversé les gilets jaunes, les retraites, le Covid . Là, c’est la guerre en Ukraine . Ça commence à faire beaucoup et je vais avoir du mal à tirer mon épingle du jeu. D’autant que j’ai des charges comme le PGE (le prêt garanti par l’État), que je dois rembourser. C’est quand même compliqué, tout ça pour ça. Il faut peut-être mieux s’arrêter avant d’aller vraiment dans le mur. Mentalement je n’ai plus l’énergie", confie-t-il.
L’étude co-réalisé par l’association GSC le confirme, ces dépôts de bilan en cascade sont bien liés à une conjoncture inédite. Le contexte géopolitique actuel mais aussi l’inflation, les tensions sur l’énergie ou les phénomènes climatiques extrêmes. Selon les professionnels du secteur, d’ici la fin de l’année 45.000 chefs d’entreprises pourraient perdre leur société et de fait leur emploi.