1% logement : Apparu persiste et signe

Benoist Apparu a annoncé aux partenaires sociaux d'Action Logement la baisse de 150 millions du montant du prélèvement de 3,4 milliards d'euros sur trois ans qu'il avait prévu pour financer l'Anah et l'Anru.
Benoist Apparu a annoncé aux partenaires sociaux d'Action Logement la baisse de 150 millions du montant du prélèvement de 3,4 milliards d'euros sur trois ans qu'il avait prévu pour financer l'Anah et l'Anru. © Reuters
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et Olivier Samain , modifié à
Le secrétaire d'Etat maintient le prélèvement de plus de 3 milliards sur le 1% logement.

La réunion de mercredi avec les partenaires sociaux n'a finalement rien changé. Le secrétaire d'état au logement, Benoit Apparu, maintient la ponction de l'Etat sur le 1 % logement, cotisation acquittée par les employeurs pour aider les salariés à se loger.

Dans un communiqué du 28 juillet, Action Logement, l'organisme qui gère le 1 % logement, rapporte que l'Etat aurait décidé à l'issue de la réunion de mercredi de baisser le prélèvement de 150 millions, le ramenant ainsi à 3,25 milliards d'euros au lieu des 3,4 milliards annoncés. Une ponction destinée à financer les agences nationales de rénovation urbaine (Anru) et d'amélioration de l'habitat (Anah), autrement dit, la politique de la ville. Estimant que "le nouveau plan du Gouvernement menace clairement la construction de 70 000 logements sociaux dans toute la France", les partenaires sociaux d'Action Logement crient au scandale.

Le logement des jeunes mis à mal ?

Ce prélèvement de plus de trois milliards ne va pas uniquement se faire au détriment de la construction de logements pour les salariés. En effet, Jean-Luc Berhot, vice-président CFDT d'Action Logement ne décolère pas. Interrogé par Europe1, il a prévenu que cette ponction de l'Etat allait notamment mettre à mal le logement des jeunes.

"Nous sommes arrivés avec un projet, ce projet a été entériné par les partenaires sociaux de manière unanime sous le label accord national interprofessionnel concernant l'accès au logement des jeunes (...). Cet accord prévoit notamment de produire dans les trois ans à venir, 45.000 logements supplémentaires pour les jeunes. Cette ponction met en péril quasiment la moitié de cette production supplémentaire, donc on a un problème", a jugé Jean-Luc Berhot. Le secrétaire d'Etat a assuré que ces 45.000 logements seront financés avec 420 millions, mais Action Logement a estimé le coût du programme à environ 1 milliard, rappelle Les Echos.

Apparu avait annoncé la couleur

Quelques heures avant la réunion de mercredi, Benoist Apparu avait déjà estimé sur Europe 1qu'il n'y avait pas de quoi s'émouvoir de cette nouvelle ponction. Interrogé sur l'opportunité de mettre à contribution les entreprises pour financer la rénovation des quartiers, Benoist Apparu avait répliqué :"le 1% logement, c'est une contribution des entreprises sur la masse salariale pour contribuer aux logements de salariés. Or les salariés vivent dans des quartiers anciens, en centre-ville, en périphérie de ville et les salariés, comme tous les Français, ont besoin de la rénovation urbaine".