Parcoursup : face à l'attente, comment diminuer son anxiété

Horloges développement personnel
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Les élèves de terminale sauront mardi si leurs vœux d’orientation post-bac ont été acceptés, refusés… ou s’ils sont toujours en attente d’une réponse. Pour ces derniers, la situation peut se révéler particulièrement anxieuse.

Plus il y a d’enjeux, plus l’attente peut devenir insoutenable. Mardi, les quelque 800.000 élèves de terminales pourront se connecter sur la plateforme "Parcoursup", où s’affichera une première réponse concernant leurs vœux d’orientation post-bac. Certains verront leur souhait d’intégrer la filière de leur choix exaucé, d’autres non. Et plus d’un tiers d’entre eux, selon des prévisions d’un rapport de la Cours des comptes, vont devoir patienter avant d’avoir une réponse définitive. Le sort de ces lycéens "en attente" (c’est ce qu’ils verront s’afficher sur Parcoursup) dépendra du choix d’autres élèves qui ont été jugés plus qualifiés, et qui peuvent choisir entre plusieurs filières. Dans certains cas, l’attente pourra même durer jusqu’au mois de septembre.

Ce type d’attente, qui peut être source d’anxiété, existe dans de nombreuses situations. Après avoir passé un concours ou un examen, après avoir envoyé un mail de candidature ou même après avoir formulé une déclaration d’amour endiablée… L’attente d’une réponse peut devenir insoutenable. Comment vivre avec cette attente ? Europe 1 vous donne quelques conseils.

1) Identifiez votre part de contrôle et acceptez l’incertitude

Ce qui se joue dans une période d’attente, c’est notre capacité à gérer l’incertitude. Nous avons, tous, à des degrés divers, tendance à vouloir tout maîtriser. Or, lorsque l’on attend un résultat, une réponse, un retour, notre part du travail a souvent déjà été effectuée. En clair, nous n’avons plus beaucoup d’influence sur ce que l’on attend. Et en prendre conscience est déjà un premier pas. Se rendre compte de notre impuissance face à une situation est la première étape pour mieux l’accepter. "Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté", écrivait, il y a 2000 ans, le philosophe Epictète. Une maxime reprise aujourd’hui dans la plupart des ouvrages de développement personnel. "Si la situation ne peut pas être changée, alors cela ne vaut vraiment pas le coup d’y consacrer la moindre énergie", lit-on par exemple dans l’ouvrage J’arrête de râler au boulot, de Christine Lewicki et Emmanuelle Nave.

En revanche, ce temps d’attente peut être l’occasion de se poser la question : que fera-t-on une fois le résultat enfin connu, qu’il soit positif ou négatif ? "L’important est de continuer à se fixer des objectifs à atteindre, de se demander dès le début ‘ce sera quoi la vie après’ le résultat", assure Charles Martin-Krumm, président de l’Association française de psychologie positive. Le lycéen qui attend une réponse à ses vœux sur Parcoursup ne pourra ni les reformuler, ni changer ses notes qui ont conduit à ce qu’il soit sur liste d’attente. En revanche, il peut dès mardi réfléchir à ce qu’il fera le 26 juin, lorsqu’on lui laissera la possibilité de reformuler ses vœux sur Parcoursup’. En envisageant tous les scénarios possibles, les pires comme les meilleurs. 

2) Différenciez le résultat de ce que vous êtes

Un bon moyen de diminuer l’anxiété consiste également à relativiser le poids du résultat attendu. Certes, vous ne pourrez peut-être pas intégrer la filière que vous voulez. Certes, si cette promotion vous passe sous le nez ce serait un désaveu douloureux. Certes, si elle/il vous dit ‘non’ à votre proposition de rendez-vous galant, ce serait difficile à accepter. Mais un échec n’est qu’un échec, cela ne signifie pas que vous êtes bon à rien. Le résultat d’une action ou d’un choix ne définit pas votre personne.

" Gardez fermement en tête que vous pouvez toujours rebondir "

"Si vous vous convainquez que l'examen n'est pas important, que c'est juste une épreuve que vous devez passer et qui ne rejaillit pas sur vous ni sur vos capacités, cela vous permettra de ne pas accabler votre ego", explique dans le Time la chercheuse américaine en psychologie Kate Sweeny, auteure d’une étude en 2014 sur le lien entre attente et anxiété. "Gardez fermement en tête que vous pouvez toujours rebondir. Ce n’est pas parce qu’une tâche n’a pas été menée à bien, qu’une mission n’a pas été remplie, que votre personne est entièrement responsable", abonde la coache professionnelle Bérangère Touchemann.

3) Apprenez à "lâcher prise" par la respiration

Si malgré tout, vous n’arrivez pas à faire retomber la pression, quelques exercices de respiration devraient vous permettre de diminuer votre anxiété pendant tout le temps de votre attente.

Lors d’un pic d’anxiété particulièrement élevé, si vous n’arrivez vraiment pas à penser à autre chose, essayez de trouver un coin calme, de vous tenir le dos droit et les yeux fermés, de porter votre attention sur l’instant présent, sur l’écoute de votre respiration, de vos sensations corporelles. Inspirez lentement et profondément par le nez, en gonflant votre abdomen (on peut, pour s’exercer, poser le plat de ses mains dessus), puis expirez par la bouche jusqu’à avoir évacué tout son air. Laissez passer vos idées et vos émotions comme elles viennent, sans les "agripper", sans s’arrêter dessus. "Une émotion ne reste pas d’elle-même si on ne la retient pas", assure la sophrologue Catherine Aliotta. "Le principe, c'est de se recentrer sur soi, sur le moment présent, sans être dans l'anticipation de ce qui pourrait arriver. On se concentre sur sa présence corporelle, sa respiration, sur la perception de l'ancrage de ses pieds dans le sol", résume pour la Dépêche du midi la psychologue toulousaine Yasmine Patel.

Si vous pratiquez ce type d’exercices 10 à 15 minutes par jour durant tous vos jours d’attente et d’incertitude, les pics d’anxiété devraient se montrer moins nombreux, moins violents avec le temps. Pour aller plus loin et mieux connaître les bienfaits de la respiration et la manière d’en profiter, on vous suggère notre article sur la méditation ici, ou encore celui sur l’aïki-thérapie par ici.