Le gouvernement Philippe fête son premier anniversaire : quels sont les bienfaits du travail en équipe ?

Le travail d'équipe favorise l'émulation et le partage des compétences.
Le travail d'équipe favorise l'émulation et le partage des compétences. © Alexas_Fotos / Pixabay / Europe 1
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Il y a un an, Edouard Philippe était chargé de constituer son équipe gouvernementale. Comme des milliards de salariés dans le monde, les ministres ont dû apprendre à travailler ensemble.

Ils ont dû, en un court laps de temps, apprendre à travailler avec de nouveaux collègues. Il y a un an, le Premier ministre Edouard Philippe constituait son tout premier gouvernement. Une équipe composée d’individualités dotées de prérogatives propres. Mais qui ont dû apprendre à composer ensemble, ne serait-ce que dans le cadre des Conseils des ministres, pour mettre en œuvre les promesses de campagne d’Emmanuel Macron.

Comment réussir à bien s’insérer dans un groupe de travail ?  La question se pose dans des millions d’entreprises. Et elle est cruciale : car le travail en collectif comporte de multiples bienfaits, comme nous l’explique la coache professionnelle Bérangère Touchemann, fondatrice du site coachingdecarriere.com.

Est-on forcément plus efficace en équipe ? Ou ne vaut-il pas mieux, dans certaines situations, tout prendre en charge de A à Z ?

Il y a un proverbe africain qui dit "seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". Si certains peuvent avoir tendance à vouloir prendre en charge tout seul un travail qui peut se faire à plusieurs, je pense que le travail d’équipe peut se montrer vertueux sur bien des points. La qualité d’une équipe vaut bien plus que la somme des qualités de plusieurs individualités. Le collectif peut créer une émulsion dans le processus de création. On associe ensemble les idées, on les confronte, on est challengé par les autres. Cela permet de faire émerger des solutions auxquelles on n’aurait pas forcément pensé tout seul, de se remettre mutuellement en question. La base d’une telle émulsion, c’est l’échange. Et cela présuppose de travailler en groupe.

En équipe, par ailleurs, vous allez pouvoir mettre en profit les qualités de chacun. Untel pourra être un champion de l’organisation. Un autre sera un créatif, avec beaucoup d’idées mais moins de compétences pour la mise en œuvre. Un autre encore sera plus doué dans le suivi et la coordination. C’est comme pour une recette de cuisine : seuls, la farine ou l’œuf n’ont pas beaucoup d’intérêt, mais ensemble cela peut faire un bon gâteau !

Vous présentez une vision idéale de l’entreprise… Comment s’assurer que la recette prenne ?

Le manager a une très grande responsabilité. C’est lui qui fixe les objectifs, la direction, le sens, qui doit étudier les qualités de ses collaborateurs et les mettre en valeur dans des missions qui leurs correspondent. C’est un travail de leader ! Charge à lui d’orienter ses équipes, de faire en sorte qu’elles apprennent à se connaître, à se faire confiance, de trouver un équilibre entre les différentes personnalités et les différentes qualités de chacun. Pour cela, je pense qu’il est important, dans une entreprise, de trouver des moments pour ça : des réunions autour d’un café, des rassemblements autour événements transverses, comme des séminaires, pourquoi pas des ‘team building’. Des moments qui peuvent offrir des parenthèses de plaisir au sein d’un événement professionnel, et qui vont créer de la relation et de la cohésion.

L’intégration au sein d’une équipe ne dépend-elle que du manager ?

C’est lui qui en a la principale responsabilité. Ensuite, à titre individuel, il convient de s’interroger sur ses objectifs personnels. Quelles sont mes principales qualités ? Qu’est-ce qui me procure du plaisir dans mon travail ? En fonction, il relève de la responsabilité de chacun d’accepter la ligne fixée par l’entreprise et la mission qu’elle nous donne. Si elle ne nous convient pas du tout, j’encourage tout le monde à favoriser le dialogue. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à aller exprimer calmement ses difficultés à son manager, lui dire que l’on n’est pas à l’aise avec sa mission. Il y a, certes, des entreprises où la culture du dialogue est plus ou moins développée. Et dans certains cas, lorsque l’on est pas du tout en accord avec son manager, on peut se poser la question de partir (plus d’informations à ce sujet ici). Mais je pense que la pire de solution est de rester dans son coin. Souvent, dans ces cas-là, toute notre motivation s’en va et la situation ne fait que s’envenimer.

Au-delà des qualités et des appétences professionnelles, il y a les qualités humaines. Certaines personnes sont plus à l’aise que d’autres au sein d’un groupe. Que leur conseillez-vous ?

Il est plus important de travailler ses points forts que de tenter de corriger ses points faibles. Cela prend moins d’énergie, moins de temps. Ainsi, un timide aura peut-être du mal à s’exprimer au sein d’un collectif. Mais est-ce vraiment ce qu’on lui demande ? Il sera peut-être excellent dans d’autres domaines, dans la rigueur de la prise de note, dans l’organisation où dans la créativité par exemple. Quelqu’un de tout à fait extraverti sera peut-être moins rigoureux dans l’organisation, mais il va peut-être instaurer de la bonne humeur, attirer les gens en réunion, sceller un groupe autour de lui (à condition qu’il n’étouffe pas les timides). Chacun doit identifier sa valeur ajoutée et l’exprimer, la travailler, la manifester. Mais j’insiste encore une fois sur la responsabilité du manager : c’est à lui d’être attentif aux qualités de chacun et de favoriser les éléments de la cohésion.