"Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant" : ce que l'on a pensé de l'ouvrage de Christel Petitcollin

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Les surefficients mentaux ont souvent du mal à communiquer avec les autres car ils n'ont pas la même manière de penser © Free-Photos / Pixabay.com / Europe1.fr
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Marthe Ronteix , modifié à
Plus intelligents que la moyenne mais en décalage avec le reste du monde. Christel Petitcollin dresse le portrait des "surefficients mentaux" et donne des clés pour mieux vivre leur fonctionnement différent.

"Qui pourrait penser qu'être intelligent puisse faire souffrir et rendre malheureux ?", s'interroge Christel Petitcollin dans son ouvrage Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant (Guy Trédaniel, 2010). Et pourtant, la conseillère et formatrice en communication et développement personnel dresse le portrait de personnes surdouées (qu'elle qualifie de "surefficients") qui peinent à trouver leur place dans la société et à comprendre pourquoi ils ne pensent pas de la même façon que les autres (que l'auteur désigne comme "normopensants").

À travers son ouvrage, Christel Petitcollin décrit le fonctionnement de la surefficience mentale et la personnalité particulière de ceux qui ont ce type d'intelligence, avant de donner quelques clés pour mieux vivre avec cette forme de surdouance. Nous vous résumons ce que nous avons pensé de cet ouvrage.

CE QUE L'ON TROUVE DANS L'OUVRAGE

Une description précise de ce qu'est un "surefficient mental". Les deux premières parties sont consacrées à la compréhension du fonctionnement de la pensée d'un surefficient mental. Plus qu'une définition en quelques mots, Christel Petitcollin explore les différentes facettes de ce qui fait un surefficient. La première partie de l'ouvrage explique l'hyperémotivité, les sens surdéveloppés (appelé hyperesthésie), la pensée par arborescence, la grande capacité de mémorisation et d'attention ou encore l'hyperempathie des surefficients. Autant de caractéristiques neurologiques - liées à un hémisphère droit du cerveau plus développé que celui des normopensants - qui déterminent la personnalité originale des surefficients.

C'est cette "personnalité originale" qui occupe la deuxième partie de Je pense trop. On découvre alors comment cette manière de penser foisonnante se traduit dans des situations du quotidien. On apprend, par exemple, qu'à cause d'un manque d'estime d'eux-mêmes, les surefficients ont une sorte de "vide identitaire". Ils se construisent un "faux self", une personnalité de façade qui imite les comportements des autres pour mieux se fondre dans la société. Le vrai "moi" est alors "bâillonné dans un tout petit cachot", détaille l'auteure. Les surefficients sont également caractérisés par une soif d'absolu et une grande bienveillance qui en fait d'ailleurs des proies faciles pour les pervers narcissiques, comme le rappelle plusieurs fois Christel Petitcollin.

Des conseils pratiques. La troisième partie est construite comme un mode d'emploi pour apprendre à "piloter" cette manière de penser différente et commencer à l'apprécier. À travers des conseils pratiques - comme le recours au "mind mapping" (la carte mentale)-  ou comportementaux - comme le fait d'être plus tolérant avec soi-même ou de cultiver sa créativité -, l'auteure donne des clés pour améliorer le quotidien souvent épuisant des surefficients.

CE QUE L'ON A AIMÉ

Un ouvrage destiné à plusieurs publics. Les deux premières parties de Je pense trop s'adressent aux personnes qui se découvrent surefficientes mentales pour mieux se comprendre et voir qu'elles ne sont pas seules à penser comme elles le font. Mais ces parties peuvent aussi être lues par des parents qui peinent à comprendre et à aider un enfant surdoué.

La troisième partie, qui regroupe divers conseils, est plutôt destinée aux surefficients à la recherche de clés pour améliorer leur quotidien dans leur relation avec eux-mêmes et les autres. Un mode d'emploi qui complète bien néanmoins les deux parties précédentes consacrées à la description du fonctionnement de cette pensée.

De nombreux exemples pratiques. Cet ouvrage regorge d'exemples concrets, notamment dans les deux parties descriptives. Christel Petitcollin s'appuie sur les nombreux témoignages qu'elle a recueillis au cours de sa carrière de conseillère. Martin, Laurent ou encore Christine rapportent de nombreuses situations de la vie courante dans lesquelles leur surefficience leur a posé problème. Cela permet de mieux comprendre des concepts parfois trop théoriques.

Philippe par exemple sert d'exemple type pour ce que l'auteur appelle "le syndrome du maillot de bain" : Philippe accepte la demande de sa sœur d'aller chercher un maillot de bain avant d'aller dîner chez un couple d'amis. Mais parti trop tard de son bureau, il attend la fin de la soirée, vers une heure du matin, pour aller finalement chercher le fameux maillot de bain. Une situation qui le met en colère. Cet exemple montre l'impossibilité pour les surefficients mentaux de dire "non" ou de ne pas s'acquitter d'une tâche qu'ils ont acceptée, à cause notamment d'une peur de perdre l'amour des autres durement gagné.

CE QUE L'ON A MOINS AIMÉ

Un ouvrage (trop) foisonnant. Cet ouvrage est idéal pour découvrir le concept de la surefficience mentale car il brasse de très nombreux aspects de cette forme de surdouance. Mais il a également les défauts de ses qualités. La logique de la succession des différentes caractéristiques n'est pas toujours très claire et on peut parfois se perdre dans ce livre foisonnant.

Un livre isolé. Par ailleurs, il existe peu d'autres publications sur le sujet et la bibliographie fournie par l'auteur à la fin de l'ouvrage est relativement succincte et aucune étude n'est citée. Difficile donc de connaître l'ampleur de cette surefficience ni de croiser les informations de cet ouvrage avec un autre sur le même sujet.

 

Les trois informations à retenir :

  • Je pense trop offre une entrée accessible et étayée de nombreux exemples pour comprendre ce qu'est la surefficience mentale
  • Certains outils ou astuces permettent de mieux vivre avec ce fonctionnement intellectuel
  • La surefficience peut être transformée en force plutôt qu'un handicap