Vincent Macaigne était l'invité d'Europe 1 mercredi pour évoquer son rôle dans "Médecin de nuit". 1:10
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Romain David , modifié à
Perte de poids, obtention du permis de conduire... pour endosser le rôle de Mikael dans l'un des films les plus sombres de sa carrière, l'acteur Vincent Macaigne s'est plié à une intense préparation. Invité mercredi d'Europe Midi, il évoque une œuvre "en hommage au Nouvel Hollywood des années 1970".
INTERVIEW

Il est à l'affiche de Médecin de nuit d'Elie Wajeman, à la fois thriller social et road-movie médical, sur les écrans à partir de mercredi. Vincent Macaigne interprète Mikael, un praticien qui soigne les oubliés, des personnes isolées dans leurs appartements et des toxicomanes à qui il prescrit des opioïdes. Mais il se retrouve entraîné par son cousin pharmacien, joué par Pio Marmaï, dans un trafic de médicaments et d'ordonnances.

"C'est un film dont je suis très fier, parce que c'est un film qui saisit le public. J'ai envie de dire que c'est un thriller. C'est un film sur Paris, sur les solitudes. Et en même temps, c'est un film de nuit qui va voir le jour, qui va vers l'empathie", a expliqué Vincent Macaigne, mercredi au micro de Patrick Cohen dans Europe Midi. "C'est un film qui est une sorte d'hommage aux films du Nouvel Hollywood des années 1970", résume-t-il. 

Des ordonnances de complaisance

Son personnage, que l'on suit tout au long d'une nuit, a décidé de reprendre sa vie en main, de résoudre tous ses problèmes durant ces quelques heures. "Il fait tout pour se sortir des nœuds dans lesquels il est plongés, des rapports de violence avec son cousin, avec des trafiquants. Il fait tout pour aller vers le groupe, vers les médecins du monde, vers sa femme, vers ses enfants", détaille Vincent Macaigne. 

Le scénario s'appuie sur un phénomène documenté par la chronique judiciaire : des médecins qui ont accepté de faire des ordonnances de complaisance, de Subutex notamment, parfois pour venir en aide à des toxicomanes, avant de glisser peu à peu vers une forme de deal. Le réalisateur Elie Wajeman s'est d'ailleurs lui-même rendu aux procès de certains de ces praticiens pour nourrir son écriture.

Un rôle majeur dans une carrière

"C'est un vrai cadeau que m'a fait Elie Wajeman. Ça faisait très longtemps que j'avais envie de faire d'autres genres de personnage", poursuit l'acteur, qui a dû perdre 25kg en trois mois pour rentrer dans ce rôle ! "J'ai dû travailler tous les jours, mais ça m'a mis dans le personnage, dans la brutalité du film", indique encore Vincent Macaigne, qui a également dû passer son permis de conduire pour ce film. 

Médecin de nuit avait reçu le label Cannes 2020, ce qui signifie qu'il avait été sélectionné pour l'édition 2020 du festival, finalement annulée en raison de la pandémie de Covid-19. "Ce film, je pense que c'est un moment important de ma vie", conclut l'acteur.