Le palais des rois de France a rouvert ses portes. Le château de Versailles accueille de nouveau du public depuis le 19 mai, dans la limite de 400 visiteurs par demi-heure. Pour les équipes, le retour des touristes marque l’aboutissement de longues semaines de travail pendant lesquelles elles sont restées à pied d’œuvre. "Durant ces derniers mois, on s’est employés à ce que ceux qui allaient revenir découvrent des choses nouvelles. Le principal exemple, c’est la rénovation de la chapelle, qui a pris près de quatre ans", fait valoir au micro d’Europe Matin Catherine Pégard, la présidente du château de Versailles.
Découvrir Versailles autrement
"Pour nous, ça n’est pas une reprise de l’activité, c’est simplement le retour du public. Notre activité n’a jamais cessé, et elle a été tournée vers un seul objectif : quand les touristes reviendront, ils verront des choses qu’ils n’avaient pas vues dans cet état depuis longtemps", assure Catherine Pégard. Après seulement quatre jours de réouverture, "la fréquentation est assez bonne", se félicite-t-elle. "Ceux qui viennent sont souvent des jeunes, qui redécouvrent le château de Versailles, et qui viennent parfois avec de petits enfants."
Avant l'arrivée des touristes étrangers, d'ici la période estivale, cette réouverture est l'occasion pour les visiteurs français de parcourir le plus grand château du monde au calme. "Les visites guidées remportent un grands succès, je crois qu’elles vont retrouver les faveurs du public français, qui les avait peut-être un peu oubliées, parce qu’elles permettent, pour un prix modique, de visiter une petite partie du château, selon une thématique qui vous intéresse", souligne la directrice de Versailles. Et parmi les options possibles : l'histoire du hameau de Marie-Antoinette à Marie-Louise, une journée de Napoléon à Trianon, dans l’intimité des appartements privés du roi ou de la reine, etc.
"Au plan financier, cette année va être presqu’aussi difficile que l’année précédente"
Mais derrière l'enthousiasme de cette réouverture, se cache aussi une situation financière préoccupante. "Malheureusement, les pertes restent colossales. On n’imaginait pas rester fermé aussi longtemps", avoue Catherine Pégard. "Au plan financier, cette année va être presqu’aussi difficile que l’année précédente. Nous allons de nouveau avoir besoin du soutien de l’État", explique-t-elle. Elle attend ainsi "un effort particulier", de la part du ministère de l’Economie.
Séduire de nouveaux publics, plus jeunes
Parmi les axes de développement figure la conquête de nouveaux publics, plus jeunes notamment. Sur ce point, le château de Versailles compte tirer profit du pass culture de 300 euros déployé pour tous les jeunes de 18 ans. Car si l'accès au château en visite libre est gratuit pour les moins de 26 ans, des parcours spécifiques, s'adressant tout particulièrement à ce type de public, devraient voir prochainement le jour. "Nous sommes en train de créer des formats de visite un peu différents, qui seront payants, peut-être avec un guide qui sera un influenceur, ami des jeunes, et qui leur montrera Versailles tel qu’ils ne l’ont pas vu à l’école, une vision un peu décalée pour leur donner le goût d’y venir", confie Catherine Pégard.