Stéphane Bern sur sa mission patrimoine : "Je ne vais pas lâcher, il faudra qu'ils fassent avec moi"

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Stéphane Bern assure sur Europe 1 qu'il n'abandonnera pas sa mission sur le patrimoine en péril, malgré les difficultés et les embûches. 
INTERVIEW

Depuis qu'il a été chargé par Emmanuel Macron d'une mission sur le patrimoine en péril, Stéphane Bern a toujours fait preuve de franchise, n'hésitant pas à critiquer publiquement le gouvernement. Malgré les difficultés rencontrées, notamment pour trouver des financements, le célèbre animateur assure qu'il ne va "pas lâcher". "Au début j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’embûches, je me suis dit que j’allais abandonner, que je suis de la société civile et que je ne veux pas faire de la politique. Là, j’ai changé d’attitude. Maintenant je ne vais pas lâcher, je me dis qu’il faudra qu’ils fassent avec moi. C’est beaucoup plus intéressant : ils craignent mes coups de gueule", a déclaré Stéphane Bern, invité mercredi soir sur Europe 1. 

"Le loto est complémentaire, je ne me substitue pas à la force publique"

"Emmanuel Macron ne m’a fait aucune promesse. Je ne demande rien, je mène mon action, qui est bénévole, comme je l’entends. Quand quelque chose ne va pas, je le dis publiquement. Au total, on a sauvé en deux ans 150 monuments", a-t-il assuré, alors que le loto du patrimoine a débuté lundi. Cette année, le loto du patrimoine a pour objectif de récolter entre 25 et 30 millions d'euros, via la vente de tickets de grattage.

Stéphane Bern est malgré tout conscient que cette somme est loin d'être suffisante. "Le loto est complémentaire. Je ne me substitue pas à la force publique. Le ministre de la Culture a sanctuarisé 300 millions d’euros pour le patrimoine, même s’il en faudrait 600 millions", a insisté l'animateur. L'an passé, le loto du patrimoine avait permis de récolter 22 millions d'euros. 

"Le patrimoine n'est pas un luxe, mais une nécessité"

"Ce qui est important pour moi, c’est d’expliquer aux Français que le patrimoine nous appartient à tous, collectivement et individuellement. Quand il y a eu des moments difficiles dans l’histoire de France, on a souvent fait appel aux Américains pour sauver le patrimoine. Et bien là nous allons sauver nous-mêmes le patrimoine", a poursuivi Stéphane Bern. 

"Il faut montrer aux Français que le patrimoine n’est pas un coût mais un investissement, ce n’est pas un luxe mais une nécessité, et ça dope l’économie des territoires. J’ai entendu les gilets jaunes, les gens disent : ‘Paris nous abandonne.’ On sauve les monuments à Paris, moins dans les petits villages. Ce n’est pas une volonté politique de les oublier, mais c’est une négligence", a-t-il convenu.