Cartes 2:25
  • Copié
Stéphane Bern
Dans l'émission d'Europe 1 "Historiquement Vôtre", Stéphane Bern s'intéresse chaque jour aux racines d'un mot ou d'une locution du quotidien. Ce mardi, il revient sur les expressions "être sous la coupe" et "être sous la houlette" d'une personne, deux locutions qui ont à peu près le même sens mais pas la même origine. 

Chaque jour dans l’émission "Historiquement vôtre", Stéphane Bern revient sur les origines d'un mot que l'on utilise au quotidien. Mercredi, il s'intéresse aux racines des expressions "être sous la coupe" et "être sous la houlette" d'une personne. La première vient des jeux de cartes du 17e siècle alors que la seconde fait référence au bâton du berger. 

"Quand on est sous l’influence d’une personne, que ça soit bénéfique ou non, on dit qu'on est 'sous sa coupe' ou 'sous sa houlette'. A l’origine, la houlette est le bâton de berger d’autrefois, recourbé au bout à la manière d’un point d’interrogation. En ancien français, le verbe 'houler' voulait dire 'jeter'. La recourbure du bâton servait ainsi à déterrer une motte ou un caillou et à la projeter vers le mouton qui s’éloignait trop du troupeau. Ces derniers étaient de fait sous la houlette du berger.

Une expression inspirée par les cartes à jouer

L’expression 'être sous la coupe' apparait quant à elle au 17e et vient de l’univers du jeu de carte. Une fois la partie terminée et avant d’en recommencer une autre, on battait les cartes puis on les coupait. Dans ce geste, on pensait que la magie était prépondérante. En effet, certains joueurs avaient souvent une bonne main et s’en trouvaient favorisés. Les moins chanceux n’avaient qu’une crainte : être sous la coupe de ces derniers.

Aujourd’hui en Allemagne on ne dit pas être sous la coupe mais 'être sous l’épée'. En hongrois on préfère 'tenir quelqu’un par la corde' et en roumain 'être sous le soulier de quelqu’un'."